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Immigration - Le déploiement militaire massif dans l’enclave espagnole suscite des inquiétudes Les questions persistent sur les circonstances du drame de Ceuta

Les questions persistaient hier sur les circonstances de la mort de cinq Africains à Ceuta, et les inquiétudes se multipliaient sur le déploiement militaire massif dans cette enclave espagnole au nord du Maroc et dans celle de Melilla. Au lendemain de la tentative de pénétration en Espagne d’environ 500 immigrants, violemment réprimée par la garde civile espagnole, les autorités marocaines et espagnoles divergent toujours sur les faits et les chiffres. Madrid affirme que cinq personnes sont décédées, trois du côté marocain et deux du côté espagnol, mais le Maroc n’a pas confirmé la mort d’une troisième personne, qui pourrait être un bébé. Des migrants ont raconté au journal espagnol ABC que ce bébé avait été « écrasé » lors de l’assaut, tandis que d’autres ont dit à l’organisation SOS Racisme qu’il était mort « probablement sous l’effet de matériel antiémeute ». Trois clandestins, sur la centaine qui ont été blessés jeudi à l’aube, étaient toujours hospitalisés hier à l’hôpital civil de Ceuta. Par ailleurs, la confusion demeure sur les responsabilités des décès, les deux pays se renvoyant indirectement la responsabilité. Selon un premier rapport d’autopsie cité hier par le ministre espagnol de l’Intérieur José Antonio Alonso, les deux immigrants morts du côté espagnol présentaient des impacts de balles, pour l’un « au fessier » et pour l’autre « au flanc, avec un orifice d’entrée et de sortie ». Les premières analyses de la garde civile sur les trajectoires des tirs et les restes de munitions retrouvés « indiquent que ceux-ci ont été réalisés depuis le côté marocain », selon le quotidien El País. Un rapport de la police espagnole de Ceuta, également cité dans les médias espagnols, affirme que des agents espagnols ont vu des gendarmes marocains utiliser leurs armes à feu. Une enquête conjointe est en cours, mais ni ses modalités ni sa date de conclusion n’ont été rendues publiques. En revanche, la polémique persistait sur la pertinence du déploiement de militaires à Ceuta et Melilla, 640 du côté espagnol et 1 600 du côté marocain. « Nous sommes inquiets parce que à chaque fois qu’il y a eu une augmentation des mesures de contrôle policier, il y a eu une augmentation de la violence contre les immigrants », a dit à l’AFP Jordi Passola, de Médecins sans frontières (MSF). Le malaise a aussi été exprimé par l’une des organisations parasyndicales de l’armée, l’Association unifiée des militaires, qui a exprimé dans un communiqué son « inquiétude » parce que les troupes envoyées « ne sont pas préparées pour ce type de services au caractère policier ». Le déploiement est « nécessaire tant que la situation perdure », a assuré pour sa part le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Bernardino Leon, à la station de radio Cadena Ser. Enfin, le gouvernement espagnol a approuvé dans la journée un plan de sécurité pour les deux enclaves.

Les questions persistaient hier sur les circonstances de la mort de cinq Africains à Ceuta, et les inquiétudes se multipliaient sur le déploiement militaire massif dans cette enclave espagnole au nord du Maroc et dans celle de Melilla.
Au lendemain de la tentative de pénétration en Espagne d’environ 500 immigrants, violemment réprimée par la garde civile espagnole, les autorités...