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Actualités - CHRONOLOGIE

ENVIRONNEMENT - Les plaintes des citoyens toujours nombreuses sur la hotline de « al-Bi’a Wal Tanmia » Gare aux risques des lignes de haute tension et à la pollution fluviale

Malgré la fin de la première étape de son travail, la hotline environnementale de la revue al-Bi’a Wal Tanmia (au numéro 01/210510) compte poursuivre ses activités. En août, le numéro d’urgence a encore reçu un grand nombre d’appels de citoyens voulant rapporter des agressions contre l’environnement: les égouts occupent la première place avec 22% des appels, les carrières ont fait l’objet de 20% des contacts, la pollution sonore de 18%, la pollution de l’air de 17% et les déchets solides de 15%. Le dernier numéro de la revue consacre un article aux plaintes de quelque 300 familles de Mansourieh, de Aïn Najm et de Aïn Saadé (haut Metn) concernant les lignes de haute tension qui survolent leurs domiciles, reliant la station de transformation de Jamhour à celle de Mkallès. Des câbles d’une capacité de 200 kilovolts sont suspendus à quelques mètres seulement des toits de leurs immeubles. Les habitants ont exprimé leur crainte de contracter des cancers en raison de cette proximité indésirable, de voir ces câbles se sectionner au cours de tempêtes et toucher les habitations, ou alors que ceux-ci nuisent aux personnes utilisant un certain type d’équipements médicaux comme le pacemaker. Des solutions avaient été proposées, selon l’article, dans une étude commandée par l’Électricité du Liban (EDL) avant la réalisation du projet, dont celles de faire passer les lignes sous terre ou par la vallée de Qanater Zoubeida, moins peuplée, mais elles se sont toutes avérées plus onéreuses que celle adoptée actuellement. À signaler que l’équipe de la hotline a communiqué au directeur général de l’EDL, Kamal Hayek, les plaintes des habitants, mais n’avait pas reçu de réponse au moment de la rédaction de l’article. Interrogé sur les dangers de la proximité des lignes de haute tension, Nizar Dandache, président de la Ligue des professeurs d’université pour la protection de l’environnement, a expliqué à la revue que la pollution électromagnétique provient des ondes électromagnétiques qui ne peuvent être décelées qu’à l’aide d’équipements spéciaux. Il a soutenu que les lignes de haute tension formaient autour d’elles un champ électrique et un champ magnétique qui s’étendent sur une dizaine de mètres à la ronde. Selon lui, des études effectuées auprès de populations touchées ont montré que l’exposition prolongée aux lignes de haute tension «est une cause de maladies graves comme la leucémie, ainsi que de maux de tête, de troubles nerveux, de pertes de mémoire et autres». Le numéro d’août de al-Bi’a Wal Tanmia revient aussi sur la pollution notoire du fleuve Abou Ali, dans la ville de Tripoli. Un étudiant a ainsi relaté la situation intolérable de ce fleuve. Interrogé sur ce point, le président du conseil municipal de la ville, Mohammed Rachid Jamali, a expliqué que des solutions sont envisagées à moyen terme, notamment l’installation d’une station d’épuration des eaux usées dont la réalisation, financée par la Banque mondiale, devrait être terminée d’ici à deux ans. Il a notamment promis de nettoyer les bords du fleuve, ce que des témoins ont effectivement constaté dans les jours qui ont suivi l’entretien. M. Jamali a par ailleurs noté que le principal problème, à part les égouts qui se déversent dans le fleuve, est la présence, à proximité, de quelque 150 marchands de légumes, qui se débarrassent tous de leurs déchets dans l’eau. Il a affirmé qu’un projet de création d’un souk de légumes bien organisé, avec un système de traitement des déchets, était en gestation. Jungle de panneaux publicitaires et déchets d’abattoir fumants L’équipe de la hotline s’est également arrêtée sur des plaintes très légitimes concernant la multiplication chaotique des panneaux publicitaires dans les rues. L’article donne l’exemple de compagnies de panneaux ayant abattu des arbres, notamment sur l’autoroute allant de Hazmieh à Dora et sur celle menant vers l’aéroport. Quant à l’autoroute qui va de Dora à Nahr el-Kalb, elle est devenue une véritable jungle de panneaux, et les photos sont éloquentes. Il s’agit non seulement de pollution visuelle, mais, comme le note Ziad Akl, de la YASA, à l’équipe de la hotline, celle-ci est souvent la cause d’accidents terribles parce qu’elle détourne l’attention de l’automobiliste. Enfin, l’enquête a démontré que les compagnies de panneaux publicitaires ont atteint la cinquantaine aujourd’hui et répartissent quelque 12000 panneaux sur les routes. Or il existe une loi qui détermine la taille maximum des panneaux et stipule que la distance entre l’un et l’autre doit être d’au moins cent mètres… un texte visiblement non appliqué. Dans l’édition d’août de la revue, un problème soulevé précédemment, celui de l’extraction excessive de sable sur les plages sous couvert de «travaux de nettoyage», a été traité une nouvelle fois. L’équipe de la hotline a en effet publié un communiqué recommandant de ne pas sortir le sable extrait des plages et d’ajouter aux contrats de nettoyage ou d’approfondissement de bassins une clause obligeant l’entrepreneur à ramener le sable au fond de la mer, ou alors à le transporter sur une autre plage. Le communiqué met en garde, en écho à des déclarations de nombreux écologistes, contre l’utilisation de ce sable dans les constructions, vu sa haute teneur en sel, d’une part, et sa qualité de ressource précieuse devant être maintenue dans son environnement naturel, d’autre part. Rappelons que des scandales d’extraction massive de sable ont éclaté dans plusieurs régions libanaises dont, récemment, au niveau de l’embouchure de Nahr el-Kalb. Les déchets occupent toujours une place de choix sur la liste des plaintes, et pour cause. La hotline ayant été alertée par le problème des odeurs nauséabondes dégagées par l’abattoir de la capitale sur l’embouchure du fleuve de Beyrouth, elle a mené son enquête et découvert qu’une solution était enfin envisagée. En effet, Yacoub Sarraf, ancien mohafez de la ville et actuel ministre de l’Environnement, a déclaré que le traitement des restes d’animaux serait bientôt confié à la société Cedar Environmental, qui pratique un traitement par compost accéléré à l’aide d’enzymes spéciales. Selon Ziad Abi Chaker, propriétaire de cette compagnie, interrogé dans le cadre de l’article, cette initiative aurait dû être lancée dès août, mais le processus a été ralenti par la sempiternelle bureaucratie. À noter qu’auparavant, les déchets animaux étaient incinérés à l’air libre depuis que la place manque pour les enfouir derrière l’abattoir. Sans compter que les abats étaient tout simplement jetés à l’eau… Cet excès de protéines, là où il n’en faut pas, causait une baisse drastique du taux d’oxygène sur le littoral attenant et venait donner le coup de grâce à une population de poissons déjà bien mal en point. Pour sa part, M. Abi Chaker précise que des tests ont déjà été effectués sur les déchets d’abattoir, montrant que le compost obtenu est «valable pour l’agriculture». Déchets toxiques à Zahlé Y a-t-il des déchets toxiques enfouis à Zahlé? Élie Jalilati, locataire d’un terrain dans la capitale de la Békaa où il gère un club de tir, assure qu’il y a trois ans, le propriétaire du terrain en question a versé le contenu de 20 camions de déchets apparemment dangereux, puisqu’ils dégagent une odeur nauséabonde et caractéristique depuis ce temps-là. Toujours selon le locataire, le ministère de la Santé n’a fait que couvrir les déchets de sable, alors que le ministère de l’Environnement est aux abonnés absents. L’équipe de la hotline étant incapable d’examiner ces déchets elle-même, elle a conseillé à M. Jalilati de porter plainte auprès de l’avocat général aux affaires écologiques de la Békaa. Mais force est de constater qu’aucune mesure n’a encore été prise. L’équipe demande aux ministères de la Santé et de l’Environnement d’agir vite parce que ces déchets seraient dangereux pour la santé des habitants et que la saison des pluies ne ferait que les propager davantage dans les nappes souterraines. Enfin, les articles de la revue al-Bi’a Wal Tanmia consacrés aux affaires soulevées par la hotline se terminent par un compte-rendu de la tragédie des incendies qui continuent d’anéantir ce qui reste de nos forêts. En témoigne l’incendie monstre qui s’est déclaré dans le périmètre du village de Kfarhouna, au Liban-Sud, dont les habitants paniqués ont appelé quand ils ont constaté que le feu avait repris. L’équipe de la revue a aussitôt appelé la Défense civile qui a maîtrisé les flammes grâce à l’intervention des hélicoptères de l’armée, mais pas avant que des dizaines de pins, de chênes et d’oliviers très vieux n’aient été détruits. Les forêts ne souffrent pas que des flammes (bien que celles-ci, en été, soient principalement le résultat de la négligence des hommes). Des arbres sont abattus sans vergogne aux quatre coins du pays. Parmi les plaintes qui sont parvenues à la hotline, celle de Daoud Moustapha, au Akkar, et celle de Wakim Wakim, à Mansourieh. Dans les deux cas, les autorités concernées, alertées par la hotline, ont arrêté les coupables. Quant aux jeunes pousses qui sont l’avenir d’une forêt et la preuve de sa régénération, elles sont souvent perçues comme de simples repas par les troupeaux de chèvres. Le moukhtar de Hammana (Metn Sud), Émile Khalil, et l’association Nature sans frontières ont publié un communiqué demandant aux officiels de décréter la nécessité d’éloigner les troupeaux des surfaces reboisées récemment. S.B.
Malgré la fin de la première étape de son travail, la hotline environnementale de la revue al-Bi’a Wal Tanmia (au numéro 01/210510) compte poursuivre ses activités. En août, le numéro d’urgence a encore reçu un grand nombre d’appels de citoyens voulant rapporter des agressions contre l’environnement: les égouts occupent la première place avec 22% des appels, les carrières ont...