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Actualités - CHRONOLOGIE

Téhéran fait monter les enchères, discussions bloquées à l’AIEA Nucléaire iranien : une majorité d’Occidentaux veut impliquer l’ONU

Le bras de fer s’est poursuivi hier à Vienne entre les Occidentaux, qui disent avoir « une majorité croissante » à l’AIEA pour saisir le Conseil de sécurité de l’ONU, et l’Iran qui agite toujours des menaces, bloquant toute possibilité de progresser dans les discussions. Téhéran s’est néanmoins rétractée concernant son potentiel retrait du TNP. Européens et Américains, unis mais confrontés à l’opposition de puissances comme la Russie et la Chine, ont indiqué dans leurs interventions qu’ils voulaient, en allant à New York, non pas dessaisir l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), mais bien renforcer son autorité en vue d’une « solution diplomatique ». Leurs diplomates ont aussi laissé planer le doute sur une demande de vote au conseil des gouverneurs, l’exécutif de 35 membres de l’AIEA, quand celui-ci se retrouvera à partir d’aujourd’hui. « Une majorité croissante » de l’exécutif de l’AIEA « pense que le temps est venu d’amener l’Iran devant le Conseil de sécurité pour non-respect » de ses obligations en matière de non-prolifération, a déclaré l’ambassadeur des États-Unis, Gregory Schulte. Selon un décompte officieux, les Occidentaux disposeraient d’une majorité supérieure à 18 États pour une saisine du Conseil de sécurité, mais ils hésitent à soumettre la question au vote pour le moment, ont indiqué des sources diplomatiques. M. Schulte a estimé que la saisine du Conseil s’imposait pour des « raisons juridiques » – le directeur de l’AIEA Mohammed el-Baradei ayant notamment critiqué le manque de « transparence » de l’Iran depuis deux ans –, mais aussi politiques, à cause de récentes « menaces » de l’Iran. La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne s’emploient également à convaincre le Conseil de saisir l’ONU, en accusant Téhéran d’avoir « violé » ses obligations, notamment en reprenant la conversion d’uranium. Cependant, a noté l’ambassadeur britannique au nom des Européens, « impliquer le Conseil de sécurité ne signifie nullement fermer la porte à la diplomatie. Au contraire, cela vise à renforcer le message que la communauté internationale attend de l’Iran qu’il respecte ses promesses d’entières transparence et suspension » de ses activités liées à l’enrichissement. « L’AIEA restera saisie de la question », selon lui. La réunion a été ajournée hier à la mi-journée parce que les non-alignés et l’Iran ont voulu reporter leur déclaration, selon un diplomate occidental. Ni les États-Unis ni l’UE n’ont mentionné hier la possibilité de sanctions internationales des Nations unies. L’Iran a, pour sa part, fait monter les enchères depuis deux jours et semble déterminé à reprendre l’enrichissement d’uranium en cas de saisine du Conseil de sécurité. « Si l’on veut utiliser le langage de la force, l’Iran n’aura d’autre choix que de sortir du cadre du TNP, de ne plus appliquer le protocole additionnel et de reprendre l’enrichissement d’uranium », a déclaré Ali Larijani, responsable du dossier nucléaire, mardi à Téhéran. Il a aussi brandi l’arme du pétrole, en soulignant que Téhéran n’accepterait de traiter désormais qu’avec les pays qui la soutiendraient sur le nucléaire. Le vice-président iranien Gholamreza Aghazadeh a cependant précisé hier à Vienne que son pays ne voulait pas se retirer du traité. En soirée, le chef de l’État Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que l’Iran ne voulait pas de « confrontation ». Des experts réunis à Paris ont souligné le danger réel que représente selon eux le programme nucléaire iranien, tout en mettant en garde contre l’illusion d’une solution rapide en cas de saisine du Conseil de sécurité de l’ONU. Même des sanctions seraient elles-mêmes extrêmement difficiles à mettre en place.

Le bras de fer s’est poursuivi hier à Vienne entre les Occidentaux, qui disent avoir « une majorité croissante » à l’AIEA pour saisir le Conseil de sécurité de l’ONU, et l’Iran qui agite toujours des menaces, bloquant toute possibilité de progresser dans les discussions. Téhéran s’est néanmoins rétractée concernant son potentiel retrait du TNP.
Européens et Américains,...