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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Jusqu’au 11 janvier «Russia!», rétrospective-événement au Guggenheim de New York

Des icônes du XIIIe siècle aux installations contemporaines, en passant par l’art officiel, le musée Guggenheim de New York retrace huit siècles d’art russe dans une rétrospective ambitieuse mais pédagogique, riche d’œuvres encore jamais montrées hors de Russie. «Russia!», l’exposition d’art russe la plus complète, selon le Guggenheim, jamais présentée hors du pays depuis la fin de la guerre froide, a bénéficié des fonds de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, du Musée d’État russe, de la Galerie Tretiakov, du Musée du Kremlin et autres établissements détenteurs des trésors nationaux. Le président Vladimir Poutine est venu mercredi soir, en marge de sa participation au sommet de l’ONU, découvrir les lieux avant leur ouverture. Pour le directeur du Guggenheim, Thomas Krens, «c’est une occasion unique de présenter au public international les trésors artistiques les plus précieux des plus grands musées du pays... Sans aucun doute, aucune exposition de cette ampleur et de cette portée ne pourra plus avoir lieu au cours de cette génération». Au total, 275 œuvres ont fait le voyage. Certaines même ont été sorties de Russie pour la première fois, comme les icônes réalisées au XVe siècle par Andréi Rublev, le portrait de Dostoievski par Mikhail Vrubel (1872), ou encore le Black Square de Kazimir Malevitch (1930) tout droit venu de l’Ermitage. Montée par des experts russes et américains, cette exposition très didactique offre un parcours chronologique, en partant des icônes du XIIIe siècle, au bas de la rotonde du musée, un bas repeint en rouge pour l’occasion. Là, dans les renfoncements plongés dans la pénombre, les images du Christ ou de la Vierge, remarquablement conservées, ont été installées en hauteur, éclairées avec douceur comme dans une église. Le visiteur emprunte la rampe en spirale du Guggenheim pour traverser les périodes et suivre, comme autant de petites expositions successives, le développement d’un art souvent intimement lié à l’histoire politique du pays, mais pas seulement. Il y a les icônes, inspirées de l’art byzantin avant de trouver leur style au XVe siècle. Puis le XVIIIe siècle, et l’émergence d’un art séculier, l’impact de l’Occident, l’importance du portrait, le rôle de Pierre le Grand et Catherine II. Le XIXe et le romantisme, le réalisme critique. Le début du XXe et «l’Avant-garde», les pionniers de l’abstraction. Quant au style officiel, l’exposition veut aussi en montrer la diversité, les influences et les innovations, «pour mettre en question un des derniers mythes de la Russie en Occident, celui qui dit que son art était de 1930 à 1980 seulement enraciné dans les mandats du régime», relève une des commissaires, Valerie Hillings. «Russia!», enfin, montre une intense connexion avec l’art occidental, dont l’influence arriva très tôt, grâce aux empereurs comme Pierre 1er, qui invita les artistes étrangers à former leurs confrères ou finança des séjours d’études, ou Catherine II, qui fonda en 1764 l’Académie des arts sur le modèle des Beaux-Arts français. Les tsars ont aussi beaucoup collectionné, Watteau, Rubens ou même des statues de dieux grecs du IIe siècle avant J-C, avant de passer le relais aux grands marchands dans les années 1900. Pièces de Chardin, Monet, Vlaminck, Matisse, Picasso... toute une sélection d’œuvres occidentales installées en Russie depuis presque toujours est ainsi présentée au Guggenheim dans les annexes jouxtant la rotonde.

Des icônes du XIIIe siècle aux installations contemporaines, en passant par l’art officiel, le musée Guggenheim de New York retrace huit siècles d’art russe dans une rétrospective ambitieuse mais pédagogique, riche d’œuvres encore jamais montrées hors de Russie.
«Russia!», l’exposition d’art russe la plus complète, selon le Guggenheim, jamais présentée hors du pays...