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Shalom a discrètement rencontré son homologue indonésien à New York Le plus grand pays musulman va-t-il se rapprocher d’Israël ?

Le plus grand pays musulman du monde va-t-il se rapprocher d’Israël ? Les voix appelant à reconsidérer « l’État sioniste » sont rares en Indonésie, mais Djakarta a salué le retrait de Gaza juste avant une rencontre diplomatique discrète à New York. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, qui avait rencontré discrètement à New York son homologue indonésien Hassan Wirayuda, a déclaré lundi que le moment était propice à de nouvelles relations entre Israël et les pays musulmans. Comme la Turquie, l’Indonésie, dont près de 90 % des 220 millions d’habitants sont musulmans, présente aux yeux d’Israël l’intérêt d’être une grande démocratie avec des modérés au pouvoir. Il y deux semaines, Israël et le Pakistan ont d’ailleurs renoué des liens. À l’heure actuelle, les deux pays n’entretiennent pas de liens diplomatiques. Officiellement, Djakarta exige d’abord « un État palestinien souverain ». L’archipel est en effet un chaud partisan de la cause palestinienne. À sa mort, Yasser Arafat a été qualifié par Djakarta de « héros », et des manifestations dénoncent chroniquement l’« oppression du peuple palestinien ». Aussi bien l’opinion publique que les leaders islamiques indonésiens ne sont pas prêts à accepter des liens entre l’Indonésie et Israël, assure Taufik Abdullah, de l’Institut indonésien des sciences. Les responsables indonésiens « ne veulent pas heurter les sentiments des Arabes », explique-t-il à l’AFP. « Quand l’Indonésie a mené sa révolution (d’émancipation du colon néerlandais) de 1945 à 1949, ce sont les pays arabes comme l’Égypte ou la Syrie qui ont les premiers apporté leur soutien ». Dans un éditorial intitulé « Repenser Israël », le quotidien The Jakarta Post estimait pourtant lundi qu’il était temps de faire preuve de « pragmatisme » sans toutefois renouer des relations diplomatiques complètes avec « l’État sioniste ». « Si le processus de paix progresse comme tout le monde l’espère, l’Indonésie doit saisir l’occasion de s’engager avec l’État le plus moderne du Proche-Orient », affirmait le journal. L’éditorial préconisait « un dialogue sur la possibilité d’établir une relation semi-formelle basée sur le plus petit commun dénominateur – peut-être un bureau d’échange commercial ». Parmi les pro-rapprochement se trouve un poids lourd de la politique indonésienne, l’ancien président Abdurrahman Wahid, surnommé Gus Dur. Il s’est déclaré en faveur de relations avec Israël, ce qui lui a valu une volée de critiques. Gus Dur est en effet un dirigeant éminent du Nahdlatul Ulama (NU), la plus importante organisation musulmane d’Indonésie, voire du monde (40 millions de membres). Il reste un intellectuel influent. Adhi Massardi, porte-parole et proche collaborateur de Gus Dur, rappelle que « toute suggestion de renouer des liens avec Israël suscite des réactions inouïes ». Il pense toutefois que la position de Djakarta vis-à-vis d’Israël devrait être revue, « surtout depuis que plusieurs États de la région n’ont plus de problème avec Israël ». Certains analystes assurent en outre que Djakarta pèserait davantage, notamment sur la question de Jérusalem, en prenant langue avec Israël. « Jusqu’à présent, nous revendiquons être un ardent défenseur de la cause palestinienne, mais ce n’est que des mots. Sur le plan diplomatique, rien n’est fait et le temps est gâché, affirme M. Massardi. Avec des liens entre les deux pays, nous pourrions exercer une pression directe sur Israël pour mettre en œuvre en Palestine une politique en ligne avec nos idées. »
Le plus grand pays musulman du monde va-t-il se rapprocher d’Israël ? Les voix appelant à reconsidérer « l’État sioniste » sont rares en Indonésie, mais Djakarta a salué le retrait de Gaza juste avant une rencontre diplomatique discrète à New York.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, qui avait rencontré discrètement à New York son homologue...