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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIÉTÉ - Le marché de procréation illégale en pleine expansion en France Couple stérile ou homosexuel cherche mère porteuse via Internet

Des couples français en mal d’enfant n’hésitent pas à violer la loi en cherchant à recruter des mères porteuses en France via Internet, où le marché de la procréation est en pleine expansion. Sur les forums hébergés par ezboard.com, un forum intitulé « L’espoir dans notre ventre » héberge des annonces parfaitement illégales de demandes et d’offres de mères porteuses françaises. « Je suis stérile et je cherche une mère porteuse en France », écrit « Nini ». Un couple demande sur le mode poétique un « nid douillet en France ou en Belgique », d’autres leur « fée ». Un internaute s’inquiète de savoir s’il est normal de devoir payer 50 000 euros pour avoir « quelqu’un de sérieux ». Sur les forums hébergés par infobébés.com, les annonces de ce type foisonnent également. « Je suis désespéré car j’ai envie d’un enfant, et je ne vois pas d’autre solution que de trouver une mère porteuse. Je sais que c’est illégal, mais que faire d’autre ? » écrit Sébastien. Ce candidat, homosexuel à la paternité, se voit proposer les services d’une Française, Élodie, 25 ans, mère de trois petites filles. « Je sais qu’en France c’est interdit, mais il doit bien y avoir une solution », écrit la jeune femme, aussitôt assaillie de demandes d’autres couples. Les tractations financières ne sont pas ou sont peu évoquées sur Internet. Pourtant, pour Sandra, 27 ans, qui affirme par téléphone avoir déjà « fait un bébé pour un couple français stérile » et offre à nouveau son utérus sur Internet, « la motivation est avant tout financière », même si « en plus on a l’impression de faire quelque chose de bien ». Mère de deux enfants, sans emploi, la jeune femme affirme « n’avoir aucun lien » avec cet autre bébé né il y a trois ans et pour lequel elle dit avoir touché 20 000 euros. Cet enfant a été reconnu par le père du couple commanditaire tandis que la mère porteuse a accouché sous X. L’épouse n’a aucun droit sur l’enfant. Si elle entamait une procédure d’adoption, elle déclencherait immédiatement une enquête sur les conditions de la naissance. Selon les chiffres publiés par l’Assemblée nationale, entre 1983 et 1987 66 enfants sont nés en France de femmes parfois rémunérées ayant été inséminées par le sperme du père ou accueillant des embryons du couple. Cette pratique a été déclarée illicite par la Cour de cassation en 1991 et trois ans plus tard par les lois bioéthiques au nom de l’indisponibilité du corps humain. En cas de violation de la loi, tous les acteurs sont passibles d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende, une peine doublée en cas de transaction financière. Selon les estimations d’associations, de 200 à 400 couples désireux d’avoir à tout prix un enfant biologique se dirigent tous les ans vers des pays où la législation est plus clémente, notamment le Canada ou les États-Unis, où le cybermarché de la natalité comprend notamment des donneuses d’ovules et des « surrogate mothers » (mères de substitution) sur catalogue. Dans ce cas, les parents ne risquent pas de poursuites au retour en France, mais ils ne peuvent régulariser l’état civil de l’enfant.
Des couples français en mal d’enfant n’hésitent pas à violer la loi en cherchant à recruter des mères porteuses en France via Internet, où le marché de la procréation est en pleine expansion.
Sur les forums hébergés par ezboard.com, un forum intitulé « L’espoir dans notre ventre » héberge des annonces parfaitement illégales de demandes et d’offres de mères porteuses...