Pour un musée Béchir Gemayel

Le 14 septembre 2005 tombe le 23e anniversaire du meurtre du président élu, cheikh Béchir Gemayel. Comme chaque année à cette date, une messe officielle est célébrée, en l’église de la Vierge Miraculeuse des sœurs de la Charité, à Achrafieh. De leur côté, les communautés d’émigrés libanais feront célébrer des messes du souvenir dans les pays d’outre-mer. Cette année 2005 est marquée par plusieurs grands événements sur la scène libanaise : l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février, la manifestation monstre du 14 mars, quand un million et demi de citoyens de tous les bords et de toutes les confessions ont proclamé leur attachement à l’identité libanaise, et enfin le retrait total des forces syriennes du Liban. Ainsi, le rêve pour lequel le président Gemayel et 10 000 de ses jeunes compagnons sont tombés s’est trouvé réalisé. À cet égard, une remarque s’impose : nul ne peut ignorer ou nier la perpétuelle résistance d’autres leaders nationaux, aux côtés du président élu et après sa disparition tragique, en vue de la réalisation de ces mêmes objectifs, et cela en dépit des fausses rumeurs propagées ici et là. À ce stade, un point d’interrogation important continue d’être posé : le moment n’est-il pas venu, 23 ans après le drame, d’appréhender les véritables coupables et de les traduire devant les tribunaux compétents ? Dans la même ligne de pensée, nombre de politiciens qui ne cessent de donner au pays des leçons de patriotisme n’ont en réalité en vue que leurs propres intérêts électoraux. La réponse la plus efficace à ces points d’interrogation consiste à relancer les programmes politiques, sociaux, économiques préconisés par Béchir, pour que les jeunes générations puissent enfin en prendre connaissance, loin des slogans vides de tout sens. L’heure est désormais propice pour l’édification d’un musée et d’une bibliothèque Béchir Gemayel.