Une violente explosion dans la maison d’un militant du Hamas fait au moins quatre morts et trente blessés L’Autorité et les groupes armés radicaux poursuivent leur bras de fer à Gaza (photo)

Au moins quatre personnes ont été tuées et 30 blessées hier soir dans une explosion qui s’est produite dans une maison appartenant à un membre du mouvement islamiste radical Hamas à Choujaïya, un quartier de l’est de la ville de Gaza. Au nombre des tués figurent trois hommes et une femme. Plusieurs blessés sont grièvement atteints. La maison où s’est produite l’explosion et quatre autres voisines ont été soufflées par la puissance de l’explosion. Alors qu’une porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que cette dernière « n’est pas liée à cet incident », le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a « déploré cet incident regrettable » et indiqué qu’une enquête a été ouverte pour en déterminer les circonstances. Selon les premiers éléments de l’enquête, un incendie a éclaté dans la maison appartenant au membre du Hamas, et des pompiers ont tenté de le maîtriser. Une première forte explosion s’est alors produite, suivie d’une série d’autres explosions. Cet incident a eu lieu dans une atmosphère tendue entre les groupes armés, qui refusent de déposer leurs armes, d’une part et l’Autorité palestinienne d’autre part. En effet, le ministère palestinien de l’Intérieur a qualifié hier de « provocation » la publication par le mouvement radical Hamas des noms de ses chefs militaires dans la bande de Gaza. « Il s’agit de provocations de la part de certains responsables du Hamas susceptibles de semer la discorde et qui contredisent les belles paroles qu’ils ressassent en guise de principes », a affirmé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. « La décision du Hamas de nommer des chefs de brigades et de régions militaires à travers la bande de Gaza fait fi de l’existence d’une Autorité légitime ou, dans le meilleur cas, crée une Autorité parallèle », ajoute le communiqué. Le Hamas a publié ce week-end sur son site Internet les noms des sept chefs les plus importants de sa branche militaire, les Brigades Ezzeddine al-Qassam, avec les photos de certains d’entre eux et des notices biographiques. En tête de liste, figure Mohammed Deif, le chef des Brigades al-Qassam en Cisjordanie et à Gaza, l’un des hommes les plus recherchés par Israël. Une déclaration de la semaine dernière du chef des Brigades avait même été rediffusée sur le site. Mohammed Deif réaffirme le rejet absolu du Hamas des appels à désarmer lancés par le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas après le retrait de Gaza. Dans un autre défi à l’Autorité palestinienne, le chef des Brigades pour la ville de Gaza, Raëd Saad, 33 ans, affirmait également dans un message sur Internet que le Hamas maintiendra ses barrages de contrôle routiers en certains points de la frontière de la bande de Gaza. Par ailleurs, trois groupes armés, issus du mouvement Fateh du leader palestinien Mahmoud Abbas, ont fait savoir hier qu’ils ne déposeraient pas les armes après le retrait israélien de la bande de Gaza, ajoutant aux difficultés que le président de l’Autorité autonome Mahmoud Abbas devra surmonter pour rétablir l’ordre après le retrait israélien de la bande de Gaza. Dans un communiqué conjoint, les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, les Brigades Abou al-Rich et les Faucons du Fateh affirment en outre que la résistance se poursuivra jusqu’à « la libération de tous les prisonniers sans exception, le retour des réfugiés » et la fin de l’occupation de Jérusalem, « capitale éternelle de notre État ». D’autre part, et pour le second jour consécutif, une violente manifestation de chômeurs a eu lieu hier, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Dix manifestants, dont trois policiers, y ont été blessés lors des affrontements avec les forces de l’ordre. Des centaines de chômeurs et d’adolescents ont brûlé des pneus et lancé des pierres sur les policiers antiémeutes. Les manifestants protestaient contre l’incapacité de l’Autorité palestinienne à créer des emplois ou à leur verser des indemnités de chômage. Dimanche, quatre manifestants avaient été blessés dans une protestation similaire.