Affaire Hariri - Mehlis disculpe Lahoud et renouvelle son appel à la coopération de la Syrie Le parquet engage des poursuites contre les quatre officiers suspects (photo)

Le procureur général près la Cour de cassation, Saïd Mirza, a engagé hier soir des poursuites contre les quatre officiers supérieurs considérés comme suspects dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri, peu après avoir prolongé de 48 heures leur garde à vue. Les poursuites se fondent sur la plainte initiale émise à la suite de l’attentat et qui était dirigée contre tout individu « ayant été impliqué, ayant participé ou ayant incité » au meurtre. Le dossier des quatre hommes, Moustapha Hamdane, Jamil Sayyed, Raymond Azar et Ali Hajj, est désormais entre les mains du juge d’instruction en charge de l’affaire, Élias Eid. Ce dernier devra se prononcer au bout de 48 heures sur leur incarcération ou leur relaxe. Auparavant dans la journée, le chef de la commission d’enquête de l’ONU, Detlev Mehlis, avait confirmé, lors d’une conférence de presse, avoir recommandé l’incarcération des quatre officiers, mais pas de l’ancien député Nasser Kandil, pourtant toujours considéré comme « suspect ». M. Mehlis a par ailleurs disculpé le chef de l’État, Émile Lahoud, affirmant qu’aucun soupçon ne pèse sur lui, et indiqué que, jusqu’à présent, aucun suspect syrien n’a été « identifié ». Le magistrat allemand a réitéré sa demande de rencontre en face à face avec des témoins syriens. Se disant prêt à se rendre en Syrie, il a clairement fait savoir à l’adresse de Damas que son absence de coopération a pour effet de « retarder » l’enquête mais pas de l’empêcher d’aboutir.