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Actualités - CHRONOLOGIE

COMMÉMORATION - Le 27e anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr à la Cité sportive réunit sympathisants et officiels Berry affirme qu’il compte être « le gardien de l’unité » (Photo)

La traditionnelle cérémonie en hommage à l’imam Moussa Sadr avait, cette année, un ton différent. D’habitude, il s’agissait de rassembler le plus grand nombre de partisans et c’était l’occasion pour le mouvement Amal et pour son chef, Nabih Berry, de montrer sa popularité sur la scène chiite. Cette année, si les partisans étaient au rendez-vous (l’assistance a été estimée à plusieurs dizaines de milliers), il ne s’agissait pas de se positionner par rapport à l’autre formation influente sur la scène chiite, à savoir le Hezbollah, mais d’envoyer au nom de la communauté un message à tous les Libanais, et même à des parties régionales et internationales qui s’intéressent désormais de près au Liban. En dépit des rumeurs sur son annulation et de l’atmosphère tendue qui règne actuellement à Beyrouth, la cérémonie commémorant le 27e anniversaire de la disparition de l’imam Sadr a été maintenue, avec toutefois des mesures de sécurité particulièrement strictes, tout autour de la Cité sportive, et même dans son ciel, grâce aux hélicoptères de l’armée. La tribune a même été protégée par un vitrage blindé et les éléments de sécurité faisaient preuve d’une grande vigilance. Contrairement aux années précédentes, les journalistes présents ne cherchaient pas des yeux les représentants du Hezbollah (en l’occurrence le président du bloc parlementaire du parti, Mohammed Raad) pour tenter de déceler les signes de divergences ou de conflits avec Amal. La cérémonie de cette année a été plutôt marquée par la présence des officiels sunnites, notamment un représentant du mufti de la République, cheikh Ahmed Daoud Cherri, et le ministre Khaled Kabbani, représentant le Premier ministre Fouad Siniora. Tous deux ont fait partie des orateurs de la cérémonie et ont insisté sur l’union nationale et la nécessité de rejeter toute tentative de discorde entre sunnites et chiites. Car, cette année, c’était visiblement le thème du jour, à cause notamment de ce qui se passe en Irak et d’une idée latente qui circule dans les milieux politiques et journalistiques sur un projet international de reproduire le modèle irakien au Liban. C’est d’ailleurs ce qui a fait dire au président de la Chambre, Nabih Berry, qui était véritablement la vedette de cette cérémonie, qu’il faudrait « libaniser l’Irak au lieu d’essayer de faire le contraire ». Berry, mais aussi Kabbani, Cherri, cheikh Abdel-Amir Kabalan et même Mgr Boulos Matar, qui représentait le patriarche Sfeir, ont insisté sur la consolidation de l’unité nationale et le refus de toute division interne. Mais Nabih Berry a été plus loin, accusant pratiquement Israël d’être derrière les attentats qui ont frappé récemment le Liban, notamment « les régions est », pour reprendre une terminologie de guerre. Il a qualifié ces attentats de « signés », dans une allusion claire à Israël, et selon lui, ils sont destinés à semer la discorde et la division au sein de la société. Berry a aussi appelé les Libanais à attendre les résultats de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, avant de lancer des accusations. Mais il s’est étonné du fait que les services de sécurité libanais soient encore sans tête. Évoquant les relations avec la Syrie, le président de la Chambre a demandé qu’on cesse de les envenimer. Au contraire, selon lui, il faudrait les renforcer et dynamiser les accords conclus entre les deux pays. « Car les remettre en question serait nuisible au Liban », a-t-il ajouté. Berry a encore déclaré qu’il compte être « le gardien de l’unité » et il a appelé les Libanais à unifier les dates, pour faire de l’ensemble du mois de mars un mois symbole de l’entente, au lieu de laisser une partie évoquer le 14 mars et une autre parler du 8 mars. Dans une de ces pointes d’humour dont il a le secret, Berry a rappelé que le mois de mars est justement un mois de transition, en demi-teintes, à mi-chemin entre l’hiver et l’été. Il a aussi souhaité que tous les Libanais participent à l’élaboration de la politique nationale, avant de rappeler qu’il n’est pas question de désarmer la Résistance. « Je ne comprends d’ailleurs pas, a déclaré le président de la Chambre, comment on peut se déclarer contre l’implantation des Palestiniens et souhaiter en même temps le désarmement des camps. » D’ailleurs, le mouvement Amal avait invité les organisations palestiniennes à cette cérémonie et elles ont envoyé des représentants. Berry a aussi critiqué ceux qui s’en prennent au Conseil du Sud, affirmant qu’il faudrait décorer les membres de ce conseil pour tout ce qu’ils ont fait en faveur du Sud. Quant à l’affaire initiale, celle qui était à l’origine de la cérémonie d’hier, elle a été évoquée par Nabih Berry, qui a salué le fait que la déclaration ministérielle l’ait mentionnée. Mais il a précisé que c’est encore une évocation timide. Il faudrait, selon lui, la soulever auprès des instances internationales car, ignoré 27 ans après, le sort de l’imam Sadr est une profonde injustice. En conclusion, on pourrait dire que l’événement dans cette cérémonie est sa tenue dans les circonstances actuelles. Réunir une telle foule dans le climat de psychose des attentats qui règne actuellement est une véritable gageure. Et c’est sur ce symbole fort qu’a misé le président de la Chambre, qui a voulu donner à son discours, cette année, une dimension différente, à la hauteur des défis de l’étape actuelle. S.H.
La traditionnelle cérémonie en hommage à l’imam Moussa Sadr avait, cette année, un ton différent. D’habitude, il s’agissait de rassembler le plus grand nombre de partisans et c’était l’occasion pour le mouvement Amal et pour son chef, Nabih Berry, de montrer sa popularité sur la scène chiite. Cette année, si les partisans étaient au rendez-vous (l’assistance a été estimée...