Société civile - Un projet de loi sera soumis à la commission Boutros « Lebanese Dream », pour que le vote des Libanais à l’étranger devienne réalité

Le 28 mai dernier, un groupe de jeunes Libanais de différentes grandes écoles, dont le président de l’Association des anciens élèves du Collège Notre-Dame de Jamhour en France et en Europe, Nicolas Chikhani, décidaient de se lancer dans un projet civique, aussi ambitieux qu’innovateur : organiser, pour la première fois, des élections pour les Libanais installés à l’étranger. L’objectif de ce groupe de bénévoles était de prouver qu’il était possible, techniquement, de tenir des élections pour les Libanais sur un territoire étranger, contrairement aux idées reçues et aux éternels arguments officiels selon lesquels toute opération de vote des émigrés serait d’une complexité absolue. S’attelant à la tâche, le groupe a finalement réussi son pari, le 3 juillet 2005, en organisant un scrutin à Paris avec l’autorisation de l’État français pour faire élire, à titre symbolique et pour un jour seulement, des représentants de la communauté libanaise à l’étranger, en fonction de leur domaine d’expertise, et abstraction faite de leur appartenance politique ou communautaire. La mairie de Paris a prêté au groupe trois isoloirs officiels et une urne, installés place des Droits de l’homme au Trocadéro, pour permettre aux Libanais de voter. Le groupe a également délivré des cartes électorales aux électeurs sur présentation de deux documents : un passeport libanais et une carte de séjour ou un passeport français. L’opération s’est déroulée dans le respect des procédures et des règles les plus élémentaires, et a attiré, l’espace de quelques heures, 1,4 votant par minute. Le projet, un franc succès, s’est aussi démarqué de différentes autres manières : par l’abaissement, à titre d’exemple, du droit de vote à l’âge de 18 ans, ou par l’adoption du vote par procuration ou par courrier recommandé avec accusé de réception. Fort de sa première expérience et de sa première réussite, le groupe a décidé de se structurer en association. Une manière de poursuivre son action au sein de la société civile avec le même dynamisme et encore plus d’efficacité. C’est ainsi qu’est née, il y a quelques jours, l’association « Lebanese Dream ». L’objectif prioritaire de l’association sera de proposer à la commission Boutros, d’ici à un mois, un projet de loi électorale permettant aux Libanais de l’étranger de participer à la vie politique libanaise à travers le processus de vote. Ce qui suppose trois conditions, explique Nicolas Chikhani : une organisation des rapports entre les Libanais de l’étranger et les ambassades du Liban dans chacun des pays de la diaspora, une collaboration très étroite avec la presse et les médias audiovisuels pour l’élaboration d’une campagne d’éveil incitant les émigrés à s’impliquer dans la vie politique et à mettre à jour leurs registres dans les ambassades, et une reproduction de l’opération de vote organisée à Paris sur un autre continent, en Amérique du Nord ou au Moyen-Orient. Sur le plan stratégique, le nouvel objectif de l’association suppose la formation d’une commission de quatre avocats pour étudier le projet de loi électorale et la possibilité de l’appliquer à l’étranger, et d’une autre commission dont la mission sera de donner des conférences au Liban et à l’étranger sur la loi électorale. Il suppose également la mise au point d’un plan d’action sur trois ans, avec la collaboration de la presse et des médias libanais, pour sensibiliser les Libanais de l’étranger vis-à-vis de leurs devoirs citoyens. « Lebanese Dream », association civile, neutre et apolitique, comporte trois types de membres : des associations travaillant dans le même domaine, comme I Petition, dirigée par Mlle Maya Hobeika, des personnes motivées à agir sur le terrain et des représentants de la presse, dont la fonction est de préserver la neutralité et l’absence de parti pris de l’association. Les membres du groupe, qui est formé d’avocats, de chercheurs ou de chefs d’entreprise, tentent d’élargir leur représentation à toutes les régions importantes de la diaspora, ainsi qu’au Liban. « Lebanese Dream » est actuellement à la recherche de financiers pour pouvoir mettre son projet en application, dans le respect de la neutralité de l’association. Mais l’objectif sousjacent de son projet est de pouvoir dynamiser la société civile, en consolider les rangs au Liban, en militant activement pour l’un des droits sacrés du citoyen, à plus forte raison s’il est à l’étranger : le droit de vote. Pour plus d’informations, écrire au courrier électronique suivant : voteraparis2005@yahoo.com, ou contacter le numéro de téléphone mobile suivant : 0033680023870.