Diplomatie Solana plaidera demain à Beyrouth pour le désarmement des milices

Attendu demain mardi à Beyrouth, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure et la sécurité, Javier Solana, s’efforcera de convaincre les dirigeants libanais de la nécessité de mettre en œuvre les clauses de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU relatives au désarmement des milices libanaises et non libanaises, a-t-on indiqué de sources diplomatiques européennes. Ces sources, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, ont formulé l’espoir que M. Solana entendra des responsables libanais qu’il doit rencontrer un langage différent de celui qu’ils ont tenu jusqu’ici à ce propos. M. Solana, et à travers lui l’Union européenne tout entière, ne comprend pas, en effet, qu’après le retrait syrien du Liban, ce dernier continue à se montrer réservé à l’égard de la question du désarmement des milices d’autant que, souligne-t-on de mêmes sources, l’objectif de la 1559 est précisément de renforcer l’autorité centrale du gouvernement libanais en éliminant tout armement aux mains des groupes non étatiques, qu’ils soient libanais ou palestiniens. Le responsable européen comprend certes combien cette question est sensible aux yeux de Beyrouth et est disposé à entendre le point de vue du gouvernement Siniora en faveur d’une solution à ce problème par le biais d’un dialogue interlibanais. Toutefois, poursuit-on de mêmes sources, l’Europe estime que ce point de vue doit être traduit dans la pratique et ne pas rester au stade de promesse et donner lieu à des tergiversations. Toujours selon ces sources, M. Solana abordera avec ses interlocuteurs libanais la question des assassinats politiques et des attentats à la bombe au Liban. Il les incitera à déployer tous les efforts nécessaires pour mettre un terme à cette vague qui sème la terreur chez les Libanais et éloigne les investisseurs. En outre, il leur transmettra le souhait européen de voir la Syrie prendre des mesures pour aider à consolider la stabilité du Liban. La visite de M. Solana à Beyrouth, la première depuis le retrait syrien en avril dernier, sera assez courte. Le responsable européen ne restera que sept heures au Liban, au terme d’une tournée régionale qu’il entame aujourd’hui et qui comprend Israël et les territoires palestiniens.