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Actualités - CHRONOLOGIE

Insécurité - Une trentaine de kilos d’explosifs, une dizaine de blessés et des dégâts par millions Un mois après Monnot, les terroristes frappent à Zalka Quatre suspects arrêtés (photo)

Le scénario est devenu familier, trop familier. Hier vers 22h30, un mois jour pour jour après l’attentat de la rue Monnot, une explosion a secoué la région de Zalka. La charge, qui pèse entre 20 et 30 kilogrammes selon les premiers éléments de l’enquête, a fait une dizaine de blessés légers, et de lourds dégâts matériels. La bombe était placée dans le parking souterrain de l’hôtel Promenade. Quatre suspects ont été arrêtés sur la foi d’informations fournies par des témoins oculaires. Quelques instants après l’explosion, les propriétaires de fonds de commerce et les habitants des appartements alentours avaient commencé déjà à remettre de l’ordre chez eux, balayant notamment les débris de verres. Car l’explosion a occasionné de lourds dégâts matériels. Selon les premiers éléments de l’enquête, le colis piégé avait été placé dans une impasse de la rue marchande de Zalka, à l’entré du parking de l’hôtel Promenade, non loin du centre Moussa. La zone abrite des fonds de commerce, mais aussi deux établissements très fréquentés : le Starbucks et le café Najjar. Dans le périmètre de l’attentat à Zalka, on marchait non sur le macadam mais sur les débris de verres. Ici et là, par terre, on pouvait distinguer sur des vitrines effritées des chiffres et des lettres : « Soldes », « 50 % à 70 % » ou encore des reproductions de cartes de crédit acceptées par les magasins et les cafés endommagés. Le café Starbucks. Un jeune homme regarde ses bras, comme pour vérifier encore qu’il n’a pas été blessé. « La tasse de café m’a échappé des mains. J’ai voulu passer un bon quart d’heure entre amis… C’est bon, je l’ai échappé belle… jusqu’au prochain attentat », dit-il en s’éloignant. Hani Bahnam est le propriétaire de l’hôtel Promenade, construit il y a cinq ans. Peu après l’attentat, il discutait avec le propriétaire du café Najjar, dont les vitrines ont été complètements soufflées par l’explosion. « Les dégâts à l’hôtel se chiffrent à des millions de dollars. Le plafond du parking où les explosifs étaient placés est soufflé. Au lobby, les dégâts sont énormes. Toutes les vitrines ont été détruites. » « Le travail reprenait petit à petit, maintenant c’est fini. Les clients de l’hôtel ont été transférés ailleurs », ajoute-t-il. Un serveur au café Najjar indique pour sa part que « les clients, il y en avait comme tous les soirs… Ils sont tous partis ». Non loin de là, Tony tente d’ouvrir la porte de son magasin de prêt-à-porter, des amis l’aident à balayer les débris. C’est avec un sourire d’impuissance qu’il raconte : « J’habite Fanar, je suis arrivé aussitôt que j’ai su. Je n’ai pas encore estimé les dégâts. Je ne suis pas le seul à être lésé. Il faut bien accepter le sort quand il s’acharne, non ? C’est un coup de malchance, je n’y peux rien. » À quelques mètres de là, dans les appartements, les habitants ont vite commencé à nettoyer les éclats de verres. Ce matin probablement, ils installeront de nouvelles portes et fenêtres. Violette et Eva Sayah, la soixantaine, vivent ensemble. La famille est vite accourue pour aider les deux sœurs à remettre de l’ordre dans la maison. « Nous n’allons certainement pas attendre le comité chargé d’estimer les dégâts », lance un proche, un balai à la main. Violette montre le lit où elle dormait, recouvert des débris d’une baie vitrée. « J’avais une couverture, je ne suis même pas blessée », s’exclame-t-elle. Sa sœur raconte : « Je regardais la télévision, quand j’ai vu Violette sur le lit recouvert de débris, j’ai cru qu’elle était morte, puis je l’ai aidée à se lever. » L’attentat d’hier a fait une dizaine de blessés légers transportés aux hôpitaux Arz, Haroun et Abou Jaoudé. Parmi eux, Tony Adem (cameraman), Élie Kyriakos, Dany Mghames, Issam Mouchi, Wassim Sarkis et Roula Sawane. La police a arrêté quatre suspects sur la foi de témoins oculaires. Patricia KHODER
Le scénario est devenu familier, trop familier. Hier vers 22h30, un mois jour pour jour après l’attentat de la rue Monnot, une explosion a secoué la région de Zalka. La charge, qui pèse entre 20 et 30 kilogrammes selon les premiers éléments de l’enquête, a fait une dizaine de blessés légers, et de lourds dégâts matériels. La bombe était placée dans le parking souterrain de...