Le chef de la commission d’enquête pourrait ne plus se rendre en Israël Le Conseil de sécurité a autorisé Annan à renouveler le mandat de Mehlis

Comme prévu, le président de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, le juge Detlev Mehlis, présentera le 25 août un rapport sur le progrès réalisé par son équipe et sur les informations recueillies à ce stade. Selon des sources informées, ce rapport portera notamment sur les faits qui habiliteront, dans un second temps, la commission à en tirer les conclusions finales. À cette fin, le juge Mehlis devra demander au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, une prorogation de quelques semaines de son mandat à condition qu’elle ne dépasse pas les trois mois, comme stipulé par la résolution 1595. La source précise que le Conseil de sécurité a déjà donné le feu vert à M. Annan, lui permettant d’accorder à la commission une période supplémentaire pour finaliser son enquête. La source a par ailleurs démenti le fait qu’il existe un conflit entre M. Mehlis et des experts représentant certains pays au sein de la commission, comme rapporté par un organe de presse. Elle précise à ce sujet que les membres de la commission « travaillent en parfaite harmonie, ce qui ne laisse aucun doute sur la progression de l’enquête, conformément aux aspirations des Libanais et de l’opinion publique arabe et internationale ». Quant aux dates des déplacements prévus par le président de la commission en Syrie, en Jordanie et en Israël, la source indique que celles-ci n’ont pas été fixées à ce jour, précisant toutefois que le voyage en Israël pourrait ne pas avoir lieu. Le procureur général allemand ne traite cette question que « sous l’angle purement juridique, loin de toute considération politique ou régionale », précise encore la source. Malgré l’importance de cette enquête et ses éventuelles répercussions sur les peuples de la région, M. Mehlis n’est intéressé que par la recherche de la vérité. La volonté de coopérer avec les pays susmentionnés est justifiée par le fait que le juge entend approfondir son enquête de manière à ce qu’elle puisse notamment englober les responsables politiques et sécuritaires à l’encontre desquels des accusations ont été adressées. Le juge allemand précise en outre que son attitude est conforme aux prévisions de la résolution 1595 qui a invité tous les membres de l’ONU, y compris les pays voisins, à coopérer avec la commission d’enquête, sur base de l’article 7. Reprenant les objectifs de la commission internationale, la source rappelle qu’ils consistent notamment à répondre à une requête internationale qui est de faire la lumière sur l’assassinat et de confier, dans un second temps, à la justice libanaise le soin d’appréhender ceux qui y seraient impliqués d’une manière ou d’une autre, que ce soit en tant d’instigateur, de commanditaire ou d’auteur. Cette mission, qui sera confiée aux tribunaux libanais, devra notamment aider la justice libanaise à récupérer sa crédibilité et à renforcer ses capacités sur ce plan. L’enquête devra enfin permettre de mettre fin à la série noire des assassinats politiques, conclut la source. Khalil FLEYHANE