Les pannes dans les raffineries américaines alimentent la flambée

Une série de pannes dans les raffineries américaines ces derniers jours ont contribué à la flambée des prix du brut et démontré une nouvelle fois les faiblesses d’un parc vétuste et tournant quasiment à pleine capacité. Depuis trois semaines, une douzaine d’incidents ont été signalés à travers tout le pays et la saison des cyclones n’a pas encore vraiment commencé. La production en essence ou produits distillés en est ralentie, alors que la demande de carburant est non seulement à son pic annuel en été, en raison des départs en vacances des Américains en voiture, mais en forte augmentation structurelle sur les trois dernières années. Les investisseurs s’affolent donc à l’idée d’une pénurie d’essence, ce qui provoque une envolée des cours de l’essence, qui entraîne le brut dans son sillage Des explosions et des fuites ont plus de chance de se produire dans des raffineries qui tournent à plein régime dans la chaleur de l’été pour répondre à l’augmentation de la demande, remarque M. Pirrong. Selon le dernier rapport du DoE, les raffineries américaines tournaient à 95 % de leurs capacités la semaine dernière. Ce qui signifie aussi qu’une augmentation rapide de la production est illusoire. De plus, les cyclones qui balaient chaque année entre juillet et septembre les côtes du golfe du Mexique, où se concentrent environ 25 % des raffineries et infrastructures pétrolières des États-Unis, pourraient encore aggraver le problème, d’autant que les services météorologiques promettent une saison de tempêtes exceptionnellement sévère. Malgré la hausse de la demande aux États-Unis, le nombre de raffineries n’y augmente pas. L’industrie souffre d’être atomisée. Il n’y a pas de marché national de l’essence, ce qui augmente les coûts, et les marges misérables qu’a connues le secteur pendant des années ont incité les groupes à la prudence.