sécurité Une rixe à Kfarzabad prend une tournure confessionnelle

Une rixe a éclaté samedi en soirée dans le village mixte chiite-chrétien de Kfarzabad dans la Békaa, au cours de laquelle ont été utilisés des pierres, des bâtons et des armes à feu. L’incident, qui a commencé lorsqu’un groupe de jeunes a lancé des pétards près de l’église du village à l’occasion de la Fête-Dieu, a fait huit blessés et causé l’arrestation de douze personnes. Mais le plus grave, c’est la tournure confessionnelle qu’a pris l’événement, dans une localité où chiites et chrétiens ont toujours vécu en bonne entente et où les problèmes sont généralement résolus par le dialogue ou la réconciliation à la manière tribale. Selon des témoins, si la rixe a éclaté entre deux groupes de jeunes, elle s’est développée en une querelle entre familles chiites et chrétiennes. Un jeune blessé a raconté à la LBCI qu’il avait été attaqué par une vingtaine de personnes qui l’ont roué de coups et blessé à la tête. Il a ajouté que les assaillants n’ont lâché prise que quand sa famille est intervenue. Même si les participants à la rixe sont apparemment affiliés (ou sympathisants) de partis différents, des habitants chiites, interrogés à la télévision, ont estimé que l’incident revêtait un caractère individuel et non confessionnel. Le président du conseil municipal Robert Sarkis a pour sa part demandé que les responsables de l’incident soient pénalisés. Pour lui, si des escarmouches éclatent entre jeunes, cela ne signifie pas que le village entier doive se mettre de la partie. Il a rappelé que même durant la guerre, aucune querelle de ce genre n’avait éclaté. Le lendemain dimanche (hier), l’atmosphère du village était toujours tendue. Le père Johnny Bou Zgheib, également interrogé par la LBCI, a estimé que l’incident était le résultat d’un cumul de tensions et a souhaité que dorénavant, les problèmes soient résolus par voie légale et non de manière tribale.