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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Le sort des armes du Hezbollah dépendra des discussions sur le nucléaire iranien, estime-t-on à Beyrouth Le Liban, au centre du sommet Assad-Ahmadinejad à Téhéran(photos)

Le Liban et, en particulier, le sort des armes du Hezbollah, sont au centre des entretiens que le président syrien Bachar el-Assad a entamés hier à Téhéran avec son homologue iranien nouvellement investi, Mahmoud Ahmadinejad. M. Assad, dont le pays est le plus sûr allié de l’Iran dans la région, est arrivé en Iran pour une visite officielle de deux jours dès le lendemain de la prestation de serment de M. Ahmadinejad devant le Parlement. Il s’agit de la quatrième visite du président Assad en Iran depuis son arrivée au pouvoir en l’an 2000. La dernière visite de M. Assad remonte à juillet 2004. Recevant le chef de l’État syrien, le nouveau président iranien a salué en lui un « ami de la nation iranienne » et a promis un renforcement de relations déjà étroites face aux « menaces qui rapprochent » les deux pays. « La Syrie représente la ligne de front de la nation musulmane, les menaces communes nous rapprochent et rendent notre coopération encore plus nécessaire », a déclaré M. Ahmadinejad devant M. Assad, qui est ainsi le premier chef d’État à lui rendre une visite officielle depuis sa prise de fonctions mercredi. Le président iranien faisait clairement référence aux pressions exercées par les États-Unis sur les deux alliés régionaux, accusés de soutenir les insurgés chez leur voisin irakien et des groupes radicaux anti-israéliens, parmi lesquels le Hezbollah. « Le renforcement de nos relations bilatérales protégera la région contre la menace de ses ennemis », bien que « nos ennemis essaient de saper cette relation », a dit M. Ahmadinejad, dont le pays est aussi accusé par les États-Unis et Israël de chercher à se doter de l’arme nucléaire. « Je suis heureux d’avoir cette première rencontre avec un ami et un défenseur de la nation iranienne », a-t-il déclaré, rompant avec le faste habituel en recevant son hôte non plus dans un palais présidentiel, mais dans les bureaux de la présidence à Téhéran. « Les questions qui concernent la Syrie concernent aussi l’Iran », a-t-il insisté. « La Syrie et l’Iran sont les deux pays qui désirent le plus la stabilité dans la région », a dit de son côté le président syrien. Il a indiqué que ses discussions allaient surtout porter sur « l’instabilité politique et sécuritaire » en Irak et ses effets sur les pays voisins, mais aussi sur « l’expansion du terrorisme » dans la région et le processus de paix au Proche-Orient, qui est « à présent stoppé ». « L’Iran et la Syrie doivent avoir des vues communes sur ces questions, et ces discussions renforceront les relations bilatérales », a ajouté M. Assad. Les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient appelé jeudi la Syrie et l’Iran à faire davantage pour prévenir les « attaques terroristes ». Lors d’une visite en Iran en février dernier, le Premier ministre syrien, Naji Otari, avait préconisé que les deux pays présentent un « front uni » face aux menaces. Depuis, le ministère iranien des Affaires étrangères a vu dans les pressions exercées pour obtenir le retrait des troupes syriennes du Liban « un plan préétabli par le régime sioniste pour garantir ses menées expansionnistes ». L’Iran, qui se défend d’armer le Hezbollah, a aussi dénoncé la demande de désarmement contenue dans la résolution 1559 du Conseil de sécurité comme une « ingérence » visant « la résistance face à l’occupation ». Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, était la semaine dernière en Iran à la tête d’une grande délégation de sa formation. Les dirigeants iraniens lui ont dit leur volonté de voir renforcer le Hezbollah et ont qualifié d’« illusoire » le projet de le désarmer. À Beyrouth, où l’on suit avec intérêt les négociations en cours sur la question du nucléaire iranien, des sources bien informées, citées par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, soulignent l’existence d’un lien entre ces pourparlers et le problème du désarmement du Hezbollah. L’intérêt des responsables libanais est d’autant plus vif que la France qui, aux côtés de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, tentent de convaincre Téhéran de renoncer à son programme nucléaire, a aussi invité les dirigeants iraniens à intervenir auprès du Hezbollah pour l’amener à appliquer la deuxième clause de la résolution 1559, relative à son désarmement. Il est donc clair, selon les mêmes sources, que les résultats des discussions autour de la question nucléaire se répercuteront inévitablement sur celle des armes du Hezbollah, un thème qui avait été abordé dans les discussions que Hassan Nasrallah avait eues à Téhéran, sans que l’on puisse en connaître les détails.

Le Liban et, en particulier, le sort des armes du Hezbollah, sont au centre des entretiens que le président syrien Bachar el-Assad a entamés hier à Téhéran avec son homologue iranien nouvellement investi, Mahmoud Ahmadinejad.
M. Assad, dont le pays est le plus sûr allié de l’Iran dans la région, est arrivé en Iran pour une visite officielle de deux jours dès le lendemain de la...