Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Liban-Syrie Des relations qui traversent une période probatoire

En Conseil des ministres, Fouad Siniora a certifié que sa visite à Damas a été extrêmement positive. À l’en croire, elle a permis de jeter les bases de bonnes relations, animées d’une mentalité nouvelle, dans un engagement mutuel concernant l’application des protocoles bilatéraux, en mettant l’accent sur la détermination de faire en sorte que le Liban ne constitue pas de rampe de lancement pour des actions hostiles à la Syrie. Et en réitérant la promesse qu’il ne signera pas de paix séparée avec Israël. Peut-on dès lors penser que tout est arrangé ? Que le blocage frontalier n’était qu’un nuage d’été ? Un ministre, qui a suivi attentivement les propos du président Siniora, estime que Damas va maintenant tester le gouvernement libanais. Voir s’il a bien compris des griefs, et des revendications, qui s’énumèrent comme suit : – L’irritation syrienne face aux campagnes orchestrées par des pôles libanais dès avant le retrait. Et qui continuent d’une façon plus ou moins larvée. Alors qu’il aurait fallu engager des contacts, un dialogue positif, afin de montrer que les relations n’allaient pas être négativement affectées par le retrait. Les officiels libanais ont répondu à ce propos que la liberté d’expression, et de critique, est sacrée dans ce pays. Et qu’ils en pâtissent d’ailleurs eux-mêmes souvent. Ajoutant que l’information syrienne étant pour sa part contrôlée, quand elle s’en prend à des personnalités libanaises, on en déduit qu’elle traduit une position officielle. Alors que le pouvoir libanais en tant que tel n’a rien à voir avec les flèches décochées à titre privé contre la Syrie, ou contre tout autre pays. La Syrie demande en tout cas l’arrêt des attaques dirigées contre elle et qui nuisent à la normalisation comme aux intérêts communs. – Le Liban ne doit pas servir de tremplin à des mouvements politiques ou sécuritaires visant le régime et l’ordre syriens. La Syrie évoque à ce propos des activités auxquelles se livreraient des organisations politiques ou religieuses qui tiendraient au Liban des réunions secrètes ou ouvertes. Elle ajoute que des puissances qui lui sont contraires, parce qu’elle refuse de se soumettre à leurs conditions, se trouvent encouragées à agir contre elle à partir du Liban. Les Libanais ont répondu en réaffirmant leur attachement à l’accord de défense commune signé le 17 août 1991. Texte qui enjoint aux services militaires et sécuritaires de prendre les mesures neutralisant les actions hostiles contre l’un des deux pays, aussi bien dans le domaine politique, médiatique que militaire ou sécuritaire. Le document ajoute, naturellement, que chacun des deux pays s’engage à ne pas servir de refuge ou de passage, à ne pas protéger des personnes ou des organisations agissant contre le partenaire, et à les livrer le cas échéant. – Le remplacement de la tutelle syrienne par un parrainage occidental dans la gestion des affaires libanaises. Au point, accusent les Syriens, que certains Libanais ont demandé l’intervention de l’ONU et de la Ligue arabe dans la crise des frontières. Tandis que d’autres proposaient des moyens alternatifs pour faire circuler les marchandises. De plus, les Américains et les Français dressent des responsables libanais contre la Syrie, pour intensifier les pressions qu’on lui fait subir. Et sans compter que des doigts se trouvent pointés en direction de cadres syriens dans l’affaire de l’assassinat du président Hariri. La Syrie craint que les interventions occidentales, notamment américaines, n’aboutissent à dissocier le volet régional de celui du Liban. Israël se retirant de Chebaa, moyennant la conclusion d’une paix séparée avec Beyrouth, laissant la Syrie isolée. Mais, comme l’a souligné le président Siniora, le Liban n’envisage pas un seul instant de signer la paix avec Israël avant la Syrie. Émile KHOURY

En Conseil des ministres, Fouad Siniora a certifié que sa visite à Damas a été extrêmement positive. À l’en croire, elle a permis de jeter les bases de bonnes relations, animées d’une mentalité nouvelle, dans un engagement mutuel concernant l’application des protocoles bilatéraux, en mettant l’accent sur la détermination de faire en sorte que le Liban ne constitue pas de rampe...