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Actualités - OPINION

Désarmement du Hezbollah et des camps palestiniens, deux dossiers de plus en plus chauds 1559, de petits pas plutôt que l’immobilisme

Il est désormais aussi clair que notoire aux yeux des responsables locaux, régionaux et internationaux qu’en raison de l’équilibre interne libanais, aucun règlement de la question des armes du Hezbollah et de l’armement des camps palestiniens n’est possible, sans que l’une de ces deux conditions ne soit remplie : une entente entre les États-Unis et l’Iran, notamment sur le nucléaire, ou alors l’application des résolutions internationales de l’ONU sur la crise régionale. De fait, un accord entre Américains et Iraniens donnerait de meilleures chances à un dialogue raisonnable avec le Hezbollah, dans la mesure où l’Iran est le principal fournisseur en armes du parti islamiste. On voit mal un dialogue interlibanais sur les armes du Hezbollah aboutir, sans une médiation iranienne. Mais comme un dialogue entre les États-Unis et l’Iran semble hors de portée, dans l’état actuel des choses, il ne reste qu’à décupler les efforts en vue d’une solution juste et globale de la crise régionale. Un tel règlement rendrait sans objet la Résistance et entraînerait ipso facto la dissolution de la résistance islamique. En réclamant avec insistance le désarmement du Hezbollah ou des radicaux palestiniens, les États-Unis et l’Union européenne, en particulier la France, sont tout à fait conscients que ce désarmement n’est pas à la portée des autorités libanaises, et que l’utilisation de la force, dans ce contexte, peut conduire à une guerre civile. C’est peut-être ce qui explique que les États-Unis n’aient pas ouvertement exprimé leur désapprobation de ne pas voir la résolution 1559 mentionnée dans la déclaration ministérielle, en attendant sans doute que le moment opportun d’en discuter se présente. Ce qui importe en effet, pour les pays amis qui ont conduit le Liban, sur un brancard, à la salle des soins intensifs, c’est de lui permettre de reprendre ses esprits, d’asseoir à nouveau son autorité, de consolider ses moyens de sécurité, de s’attaquer aux dossiers financiers urgents dont certaines des échéances sont internationales. L’expérience irakienne a, sur ce plan, peut-être assagi les États-Unis. Ce qui ne signifie pas que les États-Unis et la communauté internationale attendront indéfiniment que le Liban agisse. En décidant de renouveler le mandat de la Finul, ils ont clairement fait comprendre aux autorités que les forces armées libanaises doivent jouer un rôle plus grand et que la force devrait être utilisée pour empêcher la violation, côté libanais, de la « ligne bleue ». Ces considérations, dont le Hezbollah est parfaitement conscient, laissent espérer qu’une entente entre l’État et le Hezbollah sur un plus grand rôle de l’armée au Liban-Sud, en particulier sur la « ligne bleue », est du domaine du possible, à charge pour la Résistance de se déployer sur les lignes arrières. Et ce, pour empêcher un dérapage militaire contrôlé ou incontrôlé, en attendant que la question du désarmement du Hezbollah puisse être abordée de front. En ce qui concerne les camps palestiniens, certains estiment que la question est à dissocier de celle de la Résistance, dans la mesure où le peuple palestinien a une autorité qui le défend en Palestine, et que rien ne justifie plus que les camps soient armés, ce qui n’est évidemment pas le cas de la Résistance. Ce n’est pourtant pas l’avis des leaders palestiniens, qui refusent de dissocier les deux dossiers et qui se considèrent liés par une communauté de destin avec la Résistance, dans l’attente de la solution « juste et globale » qui, comme l’horizon, s’éloigne à mesure qu’on s’en rapproche. Émile KHOURY
Il est désormais aussi clair que notoire aux yeux des responsables locaux, régionaux et internationaux qu’en raison de l’équilibre interne libanais, aucun règlement de la question des armes du Hezbollah et de l’armement des camps palestiniens n’est possible, sans que l’une de ces deux conditions ne soit remplie : une entente entre les États-Unis et l’Iran, notamment sur le...