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Actualités - CHRONOLOGIE

Baabda - Le chef de l’État évoque une volonté de brouiller les pistes pour incriminer d’autres parties Lahoud dénonce les tentatives d’influer sur le cours de l’enquête sur l’assassinat de Hariri(photo)

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé hier qu’il a « pleine confiance en l’action de la commission internationale » chargée d’enquêter sur l’assassinat de Rafic Hariri. Il a appelé « à ce que toutes les mesures soient prises pour faciliter son travail et lui permettre ainsi de rendre public son rapport dans les plus brefs délais ». D’autant que le chef de l’État a indiqué « avoir eu vent de certaines tentatives d’influer sur le cours de l’enquête et de pointer déjà un doigt accusateur dans certaines directions bien déterminées ». L’objectif étant, a-t-il indiqué, de « détourner l’attention du véritable criminel en focalisant l’attention sur certaines parties ». Le président Lahoud, dont les propos ont été rapportés par le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, a mis l’accent sur « l’inquiétude et le malaise qui continueront à sévir dans les cœurs et les esprits tant que la vérité n’aura pas été faite sur l’assassinat du président martyr Rafic Hariri et du député Bassel Fleyhane et leurs compagnons, ainsi que sur la tentative d’assassinat de Marwan Hamadé, l’attentat dont a réchappé le ministre Élias Murr, et les assassinats des journalistes Samir Kassir et Georges Haoui, sans oublier les innocents qui ont péri et les dégâts matériels occasionnés par ces explosions ». Le président de la République a par ailleurs affirmé qu’il « soutient le nouveau cabinet et qu’il est attaché à lui assurer les moyens de sa réussite face aux défis politiques, économiques et sociaux, et tout particulièrement sécuritaires ». D’autant que « les derniers événements ont prouvé que le Liban tout entier – hommes politiques, leaders et citoyens – est visé, les mains criminelles n’ayant fait aucune différence entre loyalistes et opposants, modérés et extrémistes ». « Elles ont frappé là où elles ont senti qu’elles pouvaient atteindre leur cible et faire le plus de mal », a-t-il souligné. Selon M. Karam, le général Lahoud a également manifesté « son attachement ferme au parachèvement des réformes politiques, économiques et financières qu’il cherche à réaliser depuis des années ». « Cependant, ce désir de passer au stade de l’application n’avait pas rencontré, à l’époque, une volonté réelle chez certains de délaisser ce qu’ils qualifient d’acquis, d’influence ou de quotas au sein de telle institution ou telle administration. Ceux-là ont insisté pour préserver ce que la guerre avait instauré comme réalité, oubliant que le changement est global ou n’est pas », a-t-il indiqué. La crise à la frontière Concernant la crise à la frontière nord du pays, le chef de l’État a indiqué que ce qui se produit nécessite « un règlement des plus rapides tant sur le plan politique que sécuritaire ». Il a précisé, dans ce cadre, qu’il « œuvrera avec le nouveau cabinet, après que ce dernier eut obtenu la confiance, pour gommer les séquelles négatives, nées des événements des derniers mois, sur le plan des relations libano-syriennes ». Émile Lahoud a souhaité que « ces relations retrouvent leur caractère fraternel pour préserver l’intérêt des deux pays, dans un contexte de souveraineté, de dignité et d’indépendance mutuelles ». Il a estimé que « le dialogue est le moyen de rectifier le cours des choses, parce que ce qui se produit va à l’encontre de la logique de l’histoire, de la géographie et de la réalité des relations fraternelles entre les deux pays ». Le chef de l’État a exprimé sa satisfaction face aux positions exprimées par la secrétaire d’État US, Condoleezza Rice, lors de sa visite à Baabda, notamment en ce qui concerne le soutien que les États-Unis souhaitent accorder au Liban sur le plan économique et social, sans oublier l’aspect politique de sa mission. Le président Lahoud a dit s’attendre à ce que ces positions se traduisent rapidement sur le terrain pour aider le Liban, rappelant qu’il avait souligné devant Mme Rice la nécessité de préserver la stabilité du Liban. Le renforcement de cette stabilité attirera les investissements au Liban qui bénéficiera de nouveau de la confiance de la communauté internationale. Expliquant les raisons qui l’ont incité à signer la loi d’amnistie, le président Lahoud a indiqué que cette dernière avait obtenu une majorité écrasante à la Chambre, et qu’il n’avait pas voulu aller à l’encontre de la volonté populaire. Cependant, la réconciliation nationale ne sera complète que lorsque l’amnistie englobera tous les crimes similaires, a-t-il dit. Exprimant son opinion sur certains commentaires et certains propos de politiques qui dressent une vision apocalyptique de l’avenir et voient déjà des affrontements sectaires pointer à l’horizon, le président de la République a estimé que « certaines parties tentent de continuer à empoisonner le climat national en utilisant tantôt les incitations à la discorde confessionnelle, tantôt la menace ». « Les Libanais doivent apprendre de leur histoire et voir ce qu’il est advenu de leur pays en raison des paris perdus, dans l’intérêt du pays. Ils doivent œuvrer ensemble pour faire échec aux complots qui menacent leur pays, empêcher toute tentative de jouer sur la corde communautaire, et ôter à certaines parties les cartes qui ont autrefois généré les malheurs, et qui tentent à nouveau aujourd’hui de réintroduire le lexique de la guerre pour rééditer l’expérience du passé (…) et réaliser des rêves qu’ils ont toujours chéris et qui n’ont pas vu le jour, restant à l’état d’illusions », a-t-il souligné. Parmi les visiteurs du chef de l’État, hier, il convient de signaler les anciens ministres Albert Mansour et Mahmoud Hammoud.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé hier qu’il a « pleine confiance en l’action de la commission internationale » chargée d’enquêter sur l’assassinat de Rafic Hariri. Il a appelé « à ce que toutes les mesures soient prises pour faciliter son travail et lui permettre ainsi de rendre public son rapport dans les plus brefs délais ». D’autant que...