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Actualités - CHRONOLOGIE

La rue Monnot se transforme en quartier fantôme après l’attentat de vendredi Siniora œuvre en vue d’une meilleure coordination entre les services de sécurité

Au lendemain de l’explosion de vendredi soir qui a fait douze blessés à la rue Monnot, les condamnations se sont multipliées pour dénoncer l’acte de lâcheté qui a visé une zone touristique aussi réputée. Pour les responsables libanais, il s’agit clairement d’un acte de déstabilisation visant la sécurité et l’économie du pays. Entre-temps, l’enquête sur le terrain s’est poursuivie sous la direction du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Jean Fahd. Selon les experts, la charge placée entre le véhicule – une Opel Astra – et la façade de l’immeuble soufflé a été estimée entre 15 et 20 kilogrammes de TNT. Les explosifs auraient été reliés à une minuterie. Des sources proches des services sécuritaires ont établi un parallèle entre l’attentat de Monnot et les cinq autres explosions qui avaient visé au printemps des centres commerciaux à Jdeidet el-Metn, Kaslik, la Cité industrielle de Sad el-Baouchrié, Broummana et Jounieh. Les sources ont également fait un rapprochement entre les techniques employées, qui se sont avéré être les mêmes, à savoir que dans chacun des cas cités, la charge a été placée dans une valise et reliée à une minuterie. De mêmes sources, on précise que le timing de l’explosion et les localisations choisies aux six endroits visaient essentiellement à semer la panique parmi les gens. Ces propos se sont vérifiés sur le terrain au lendemain de l’attentat. Vidée de ses habitués, la rue Monnot s’est transformée au cours du week-end en un quartier fantôme. Bien que certains restaurants et pubs se soient aventurés à ouvrir leurs portes, la rue était déserte et les gens sur leur garde. Réagissant à la crainte suscitée par l’explosion, plusieurs membres de la Gauche démocratique ont observé un sit-in symbolique près du lieu de l’attentat pour protester « contre la culture des explosions et de la terreur », et « défendre l’économie du pays et son tourisme ». Réunion sécuritaire C’est précisément pour lutter contre cette politique de la terreur que le Premier ministre Fouad Siniora a réuni samedi les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Hassan Sabeh et Charles Rizk, le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, le directeur des FSI, Achraf Rifi, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Jean Fahd, ainsi que le directeur général du ministère de la Justice, Omar Natour. Au centre des discussions, les questions sécuritaires et le moyen de coordonner les actions entre les différents organismes sécuritaires. À l’issue de la réunion, M. Siniora a stigmatisé « le lâche attentat » perpétré à la rue Monnot, indiquant qu’il s’est immédiatement rendu sur les lieux avant d’aller s’enquérir de l’état de santé des blessés. M. Siniora a insisté sur l’importance de parvenir à une meilleure coordination entre les différents organes sécuritaires et de se donner les moyens qu’il faut, dont les moyens techniques. « Ce qui a attiré mon attention sur les lieux de l’attentat, c’est la confusion qui a sévi (après l’explosion), ce qui laisse la voie ouverte à la possibilité de modifier la scène du crime. Et c’est précisément ce dont nous nous étions plaints après l’attentat contre Rafic Hariri et ses compagnons », a-t-il souligné. Le ministre du Tourisme, Joe Sarkis, qui a précisé que « l’explosion de Monnot est un message clair adressé au nouveau gouvernement ». « Elle vise en outre à torpiller la saison touristique », a-t-il dit. « Cependant, a ajouté M. Sarkis, nous ferons face à ces tentatives qui ciblent notre unité nationale, et continuerons d’accueillir comme toujours nos hôtes en provenance des pays arabes et autres. » Et de conclure que l’explosion ne visait personne en particulier, mais « elle était dirigée contre la visite de la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice ».
Au lendemain de l’explosion de vendredi soir qui a fait douze blessés à la rue Monnot, les condamnations se sont multipliées pour dénoncer l’acte de lâcheté qui a visé une zone touristique aussi réputée. Pour les responsables libanais, il s’agit clairement d’un acte de déstabilisation visant la sécurité et l’économie du pays.
Entre-temps, l’enquête sur le terrain...