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Le blocage politique libanais au cœur de la réunion des ministres européens des AE aujourd’hui à Bruxelles L’UE priera Roed-Larsen de reprendre sa mission là où il l’avait arrêtée

Une feuille de route imposante : vérification du retrait, désarmement du Hezbollah et des Palestiniens, règlement du conflit libano-syrien… * * * La crise qui perdure au Liban – crise politique, sécuritaire, gouvernementale… – sera au menu des discussions que tiendront aujourd’hui à Bruxelles les ministres des Affaires étrangères de l’UE, auxquels se joindra l’émissaire personnel de Kofi Annan pour le suivi de l’application de la 1559, Terjé Roed-Larsen. Lequel ne s’est pas rendu à Beyrouth depuis le démarrage des législatives 2005 ; il attend comme tout le monde, naturellement, la formation du gouvernement pour effectuer une tournée au Liban et en Syrie. Les sources précitées indiquent que les ministres européens vont demander à Roed-Larsen de reprendre sa mission là où il l’avait mise en pause. C’est-à-dire vérifier la réalité du retrait des SR syriens du Liban à la lumière des informations que possèdent certaines capitales, et œuvrer avec les autorités libanaises (avec le soutien des grandes puissances) afin de désarmer le Hezbollah et les camps de réfugiés palestiniens. Sans oublier le règlement des camions bloqués à la frontière syrienne, avec, en corollaires immédiats, le dessin rigoureux des frontières libano-syriennes et l’ouverture d’ambassades entre les deux pays. Selon des sources diplomatiques européennes accréditées à Beyrouth et généralement bien informées, la réunion de Bruxelles ce matin a été décidée après que des ambassadeurs au Liban eurent fait part, à l’instar de Jeffrey Feltman ou de Bernard Émié, de leur irritation au regard de la lenteur et de la complexité de la naissance du premier cabinet post-législatives. Ces diplomates commencent à trouver un peu longue « la période de désignation » de Fouad Siniora, surtout à l’ombre du processus d’asphyxie économique entrepris aux frontières par la Syrie contre le Liban. En un mot comme en cent, ce qui irrite ces ambassadeurs, c’est l’incapacité des Libanais, toutes tendances et toutes franges confondues, à former un gouvernement efficace, qui refléterait réellement un certain 14 mars. Une incapacité, relèvent ces sources, à s’autogérer sans un « tuteur » qui s’ingérerait, comme avant, pour imposer tel ou tel et marginaliser tel ou tel. Ces sources ajoutent qu’un ambassadeur de haut rang a fait remarquer, à maintes reprises, à plus d’un chef de bloc parlementaire, la nécessité de régler au plus vite mais sans précipitation l’épineux problème de la formation du gouvernement Siniora. Et cela, pour deux raisons : montrer la capacité des Libanais à travailler le plus démocratiquement possible, et en harmonie avec les résultats des législatives 2005 ; offrir à la communauté internationale l’occasion d’aider le Liban sur base de programmes de réformes politiques et économiques que le futur gouvernement devrait mettre sur pied. Sachant bien évidemment que ces programmes sont urgentissimes et ne supporteraient aucun retard, qu’il soit volontaire ou involontaire, dans la formation d’un gouvernement consensuel, équilibré et bien averti des échéances qui l’attendent, non seulement sur le plan local, mais aussi au niveau international. Puisqu’il y aura au menu : la 1559 – toute la 1559 –, ainsi que les résultats de l’enquête Mehlis. Sans oublier d’assurer la sécurité de différentes personnalités libanaises menacées de mort (elles seraient 48 à figurer sur la morbide liste noire…), par le biais de la réhabilitation des services de sécurité libanais, de leur entraînement sur de nouvelles bases et de l’instauration d’une coordination tous azimuts entre ces différents services. L’ambassadeur précité ajoute en outre que si les attentats persistaient, cela ne ferait pas que simplement déstabiliser ponctuellement, mais aurait un impact sur le calme qui prévaut sur l’ensemble du territoire libanais. Ce serait, soutient-il, un nouveau signe de l’inaptitude des Libanais à assurer la sécurité dans leur pays sans une force militaire étrangère. Cette double impuissance, politique – toujours pas de cabinet qui satisfait les parties politiques représentant la réalité du peuple libanais – et sécuritaire – saison touristique dynamitée, hommes d’affaires et compagnies étrangères qui revoient leurs investissements au Liban à la baisse –, remet en cause les nombreux efforts qui avaient été fournis par la communauté internationale depuis quelques mois. Notamment la double volonté franco-US d’aider le Liban à tous les niveaux, la rencontre de Paris le 13 juin dernier, l’audience au Congrès de personnalités libanaises dans les jours à venir, etc. Ainsi, les diplomates accrédités à Beyrouth, lorsqu’ils se voient à deux ou à plusieurs, insistent sur la nécessité de faire comprendre aux décideurs locaux qu’il faudrait choisir de nouveaux ministres capables de prendre les bonnes décisions ; capables de jauger, sans la sous-estimer, la réalité des échéances auxquelles le Liban devra faire face ; qu’il faudrait éviter les considérations sectaires (intracommunautaires) lors du partage du camembert gouvernemental ; privilégier les ministres compétents, capables de prendre à bras-le-corps, courageusement et dans la transparence les dossiers difficiles ; éviter de transformer le Conseil des ministres en une arène de guéguerres internes qui bloqueraient l’action d’un gouvernement placé sous la loupe internationale. Khalil FLEYHANE
Une feuille de route imposante : vérification du retrait, désarmement du Hezbollah et des Palestiniens, règlement du conflit libano-syrien…

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La crise qui perdure au Liban – crise politique, sécuritaire, gouvernementale… – sera au menu des discussions que tiendront aujourd’hui à Bruxelles les ministres des Affaires étrangères de l’UE, auxquels se joindra...