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Actualités - CHRONOLOGIE

ATTENTAT MURR - L’informateur a-t-il menti ? Imbroglio au sujet du rapport de la Sécurité de l’État

Au troisième jour de son hospitalisation, le ministre sortant de la Défense, Élias Murr, a continué à recevoir d’innombrables témoignages de sympathie de la part de personnalités d’horizons divers qui lui ont rendu visite à l’hôpital Serhal, à Rabieh, où il se remet des fractures, brûlures, coupures et contusions subies dans l’attentat manqué à la voiture piégée qui l’a visé mardi dernier. En marge de ces visites, M. Murr a eu un entretien avec le magistrat instructeur chargé de l’enquête préliminaire, le premier juge d’instruction militaire Rachid Mezher, et le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Jean Fahed. MM. Mezher et Fahed ont entendu de la bouche du ministre de la Défense les appréhensions qu’il a nourries en apprenant, du rapport d’un informateur de la Sécurité de l’État (un Palestinien dont le nom est gardé confidentiel), qu’un attentat était planifié à Rabieh. Établi en février 2005, le rapport était parvenu « par hasard » à M. Murr, qui avait considéré que cette menace était dirigée contre sa personne, bien que le rapport n’ait pas précisé l’identité de la personnalité visée par l’attentat. MM. Mezher et Fahed ont, par la suite, fait un bilan provisoire de la situation, un véritable imbroglio, au cours d’une réunion de synthèse, au bureau du procureur général près la Cour de cassation, Saïd Mirza, en présence du directeur général par intérim de la Sécurité de l’État, le général Hassan Fawaz, et des officiers Khodr Tawil et Tarek Oueidate. De source officielle citée par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), on précisait qu’en date du 8 juillet, l’informateur, interrogé sur son rapport après des recoupements effectués avec d’autres services de renseignements, avait avoué qu’il avait menti. Un mandat d’écrou été décerné contre lui le jour même. À l’appui de cette version, une source informée a précisé que le rapport est suspect dans la mesure où la présence au Liban, en 2005, du principal accusé, celui que le document présente comme l’un des cerveaux de l’attentat, le dénommé Abou Hammam, est douteuse. En fait, la justice détient trois versions différentes à son sujet. Selon un cheikh du camp de Aïn el-Héloué, l’homme serait mort ; selon des témoins, lui-même et son complice présumé seraient morts égorgés ; enfin, le responsable du Fateh au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, a démenti qu’il ait été au Liban au moment où le rapport a été rédigé. Quoi qu’il en soit, le fait qu’une enquête ait été lancée sur Abou Hammam est une preuve que, contrairement aux informations de presse, le rapport a été pris au sérieux et le nécessaire a été fait, a affirmé une source informée. Certes, mais compte tenu de la date à laquelle le rapport a été rédigé, on est en droit de souligner que cet intérêt s’est manifesté tardivement. Il reste, surtout, que même si l’informateur a menti pour se faire un peu d’argent, comme l’affirme la police, et même, hypothèse extrême, si Abou Hammam est un personnage fictif, l’attentat contre le ministre Élias Murr a bel et bien eu lieu, et l’imbroglio est donc loin d’être éclairci. Un veto sur le Hezbollah inacceptable Sur un plan plus mondain, M. Murr a continué à recevoir hier un flot de visiteurs, au nombre desquels figurait M. Nassib Lahoud, le député Edgard Maalouf et l’ancien ministre Issam Abou Jamra, le ministre de l’Environnement, Tarek Mitri, les députés Abbas Hachem et Antoine Saad, le ministre du Travail Trad Hamadé, ainsi que MM. Alain Bifani, directeur général des Finances, Ratib Saliba, directeur général du Travail, Sébouh Hovnanian, Karam Karam, Nasri Khoury, Raymond Raphaël, Wadih el-Khazen, Nagi Boustany et Hussein Yatim. À l’issue de sa visite, le ministre Trad Hamadé s’est exprimé au sujet d’un certain nombre de sujets politiques, affirmant en particulier que « nul pays n’a le droit de poser un veto sur la présence d’un ministre au gouvernement ». Cet avis ministériel répondait au commentaire d’une journaliste qui recueillait l’avis de M. Hamadé au sujet d’un hypothétique veto opposé par les États-Unis à la participation du Hezbollah au gouvernement. M. Hamadé s’est dit confiant « qu’après des difficultés attendues qui marquent invariablement la formation de tout gouvernement », ce dernier verrait bientôt le jour. « Le Hezbollah, comme toute autre grande formation politique libanaise, représente une tranche importante de la société libanaise, a encore dit M. Hamadé. Il participe de droit au gouvernement. Nul État n’a le droit d’opposer un veto à sa présence au gouvernement. Nous sommes un pays souverain et libre, et cette souveraineté doit s’incarner et ne pas rester nominale. » M. Hamadé a par ailleurs assuré que l’attribution du portefeuille des Affaires étrangères à une personnalité proche du Hezbollah était « chose acquise ».
Au troisième jour de son hospitalisation, le ministre sortant de la Défense, Élias Murr, a continué à recevoir d’innombrables témoignages de sympathie de la part de personnalités d’horizons divers qui lui ont rendu visite à l’hôpital Serhal, à Rabieh, où il se remet des fractures, brûlures, coupures et contusions subies dans l’attentat manqué à la voiture piégée qui l’a...