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Actualités - OPINION

Surchauffe d’été

Il n’y a qu’au Liban où, quels que soient les bouleversements du cours de l’histoire, l’on assiste à ces virages sur leschapeaux de roue, assortis d’impeccables rétablissements sur pattes, qui donneraient le tournis aux kroumirs politiques les plus burinés. Regardez Émile 1er : quand les députés, tenus en joue par Rustom Ghazalé, lui avaient accordé en septembre dernier un golden parachute de trois ans tous frais payés, on ne donnait pas cher de son pouvoir, que le départ précipité des Syriens allait de toute façon transformer en bandage herniaire usagé. Eh bien, le Phénix de Baabda renaquit de ses cendres dès l’instant où il a raccroché les wagons avec l’Amer Michel. D’ailleurs, ce dernier n’a pas fini de savourer ce vénéneux baiser. Mais la chaleur de l’été échauffe et Walid Joumblatt surchauffe… L’Orangina de Rabieh lui donne des boutons, et pour l’écarter de la cuisine ministérielle en gestation, il n’a pas trouvé mieux qu’un salmigondis laborieux sur la nécessité de laisser éclore une opposition qui irait barboter au Parlement. Le Tsunamichel, qui venait de faire la bise à Monsignor Siniora et de ce fait ignorait le coup de sang du chef druze, est tombé de l’armoire. Il a quand même failli le féliciter pour le brio de son argumentation. Ce qu’il ne sait pas, c’est que l’Énervé de Moukhtara aurait encore été meilleur s’il avait soutenu le contraire. Mais Michel Aoun, le grand opposant, n’était-ce pas dès le départ un grand malentendu ? Et Walid Joumblatt qui s’en aperçoit seulement maintenant, un grand malentendant ? Versant carrément du pili-pili sur la plaie, le Prolongé du Château remet le couvert en exigeant un gouvernement d’union. Comprendre : ramener au sein de la future équipe Mongénéral et ses pendentifs. Une quadrature du cercle qui ne manque pas de donner la jaunisse à Istiz Nabeuh, toujours à la recherche d’un couvert à pourvoir. Le Haut Perché de l’Étoile, dont les alliés barbus ont maintenant des démangeaisons d’Affaires étrangères, aimerait bien se trouver un ou deux ministères pour caser quelques larbins. Il proclame d’ailleurs devant sa claque que plus il pense à la situation du pays, plus il est inquiet. Évidemment, personne n’a osé lui dire qu’il n’a qu’à y penser moins souvent. Gaby NASR
Il n’y a qu’au Liban où, quels que soient les
bouleversements du cours de l’histoire, l’on assiste à ces
virages sur leschapeaux de roue, assortis d’impeccables
rétablissements sur pattes, qui donneraient le tournis aux kroumirs politiques les plus burinés.
Regardez Émile 1er : quand les députés, tenus en joue par Rustom Ghazalé, lui avaient accordé en septembre dernier un...