Le représentant de Kofi Annan s’est entretenu avec Hammoud au palais Bustros Pedersen : « Aucune opération ne doit être menée à partir du territoire libanais »

Le représentant du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Geir Pedersen, a traité hier avec le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud de la flambée de violence qui a opposé mercredi, à proximité de la ligne bleue, le Hezbollah à une patrouille israélienne. La veille, le cadre onusien avait fait assumer la responsabilité de cette dégradation au Hezbollah tout en soulignant que l’aviation israélienne a violé l’espace aérien libanais, sans compter les tirs d’artillerie et de chars, en représailles aux attaques du Hezb. Le ministre des Affaires étrangères développe pour sa part une version différente qu’il a prié la délégation libanaise au palais de verre d’exposer au Conseil de sécurité ainsi qu’à nombre d’États influents. Selon lui, Israël poursuit ses agressions, terrestres, maritimes et aériennes. Il en cite comme preuve le lancer de tracts par des hélicoptères israéliens sur le territoire libanais. Hammoud a dit à Pedersen que s’il est exact que le Hezbollah a commencé l’affrontement, la Finul doit en notifier officiellement les autorités libanaises, qui soutiennent pour leur part, selon le ministre, que ce sont les Israéliens qui se sont infiltrés mercredi au-delà de la ligne bleue, en territoire libanais, et non le contraire, comme Pedersen l’a déclaré jeudi. Il l’a d’ailleurs certifié encore une fois à sa sortie du palais Bustros pour répéter, à l’instar de la déclaration publiée par le Conseil de sécurité de l’Onu, que la responsabilité du calme frontalier incombe à l’État libanais, qui doit veiller à ce que la ligne bleue ne soit pas transgressée à partir de son territoire. Pedersen a ajouté qu’aucune opération ne doit être menée à partir du territoire libanais, surtout en ce moment. En réponse à une question, il a précisé que c’est bien la Finul qui lui a indiqué que le Hezbollah s’était infiltré et avait ouvert le feu en premier, précisant que les observateurs internationaux étaient sur place, et avaient enregistré ce qui s’était passé et redisant que la responsabilité du maintien de l’ordre appartient au gouvernement libanais, la Finul ne se trouvant d’ailleurs là que pour l’aider.