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Les accusations se multiplient contre les services sécuritaires La classe politique déplore la disparition d’un « militant pour l’égalité, la liberté et la souveraineté »

La classe politique libanaise a unanimement condamné hier l’assassinat de l’ancien secrétaire général du PCL, Georges Haoui, saluant en lui le père de la Résistance libanaise face à l’occupation israélienne, mais également le militant qui a toujours œuvré pour l’émancipation des peuples arabes, ainsi que pour la souveraineté libanaise et le dialogue. En même temps, le président de la République est redevenu la cible des critiques les plus acerbes, plusieurs voix ayant demandé sa démission immédiate, alors que d’autres ont directement accusé les services sécuritaires libano-syriens d’être à l’origine de l’attentat. Le PSP a ainsi déclaré que l’assassinat de Haoui constitue un nouveau « message de la part du système sécuritaire libano-syrien afin de torpiller les résultats brillants et la victoire démocratique aux élections du Nord ». Le parti a également souligné la nécessité de « renverser le président de la République qui parraine le système sécuritaire, et ce pour mettre un terme aux assassinats ». En même temps, le mouvement de la Gauche démocratique a dénoncé le rôle des SR libanais et syriens, affirmant que l’attentat vise « les promoteurs de la laïcité, de la démocratie et de la gauche, ainsi que toutes les forces vives de la société qui ont résisté à l’occupation israélienne et refusé l’hégémonie baassiste syrienne ». « Sans le renversement du président de la République et l’annulation de la prorogation illégitime qui a été imposée par la force, le Liban restera un espace pour les crimes et les meurtres », a-t-il ajouté. Le député du Chouf, Walid Joumblatt, a cependant indiqué qu’il était « possible de réformer la hiérarchie sécuritaire sans démettre le président de la République, afin de ne pas froisser certaines instances spirituelles », en référence à Bkerké. Des propos qui contredisent la déclaration faite auparavant dans la journée par M. Joumblatt qui avait insisté sur la démission du président, critiquant la position de Mgr Sfeir à ce propos. M. Joumblatt a par ailleurs lancé une violente attaque contre les différents services, exigeant leur « restructuration » et leur « purification ». « Il est nécessaire de contrôler les services sécuritaires », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Georges Haoui était l’un des compagnons de Kamal Joumblatt (…), et ses assassins sont ceux qui ne veulent pas que le Liban retrouve sa souveraineté, son indépendance et sa stabilité (…), et qui cherchent à torpiller les victoires de l’opposition. » De son côté, le député élu, le général Michel Aoun, a critiqué « les accusations lancées arbitrairement », qui peuvent « chercher à cacher l’identité des véritables coupables ». Critiquant « le vide sécuritaire », il a déclaré : « Ils peuvent très bien demander la démission du président de la République, mais il n’est pas normal chaque fois qu’il y a un incident dans le pays qu’ils s’en prennent à Baabda.» Il a également estimé que le ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, devra bientôt fournir des explications à propos de cette détérioration sécuritaire. « Au lieu de se débarrasser du système sécuritaire, il semble avoir liquidé la sécurité elle-même », a-t-il ajouté, avant de présenter ses condoléances à la famille Haoui. Mais les réactions n’ont pas uniquement porté sur l’avenir de M. Lahoud, puisqu’un grand nombre de politiciens ont déploré l’assassinat de Haoui. Le Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati, a ainsi estimé que cet « attentat terroriste (…) vise à faire oublier les derniers exploits réalisés au Liban, notamment en ce qui concerne les élections législatives », alors que le député élu, Nabih Berry, a regretté la disparition d’un « camarade de l’université et du mouvement estudiantin », et un « symbole de la résistance nationale libanaise ». Le député de Beyrouth, Saad Hariri, a condamné « le crime terroriste » qui constitue « une tentative flagrante de déstabilisation visant à faire paraître le Liban comme étant incapable de se gouverner ». « Nous appelons tous les politiciens (…) à tendre la main, à rejeter les différends et à coopérer pour protéger le pays et les citoyens contre cette attaque terroriste destructrice », a-t-il dit. M. Hariri a par ailleurs appelé ses partisans au Nord à interrompre les festivités à l’occasion de la victoire du Courant du futur, en guise de solidarité avec la famille du défunt. Torpiller l’entente Le député du Batroun, Boutros Harb, a affirmé que l’attentat visait « la vie démocratique et la liberté d’expression au Liban ». « C’est un message odieux », a-t-il ajouté, préconisant la nomination de nouveaux chefs pour les services sécuritaires afin de les « purifier ». Dénonçant le vide actuel dans la direction de ces services, il a cependant refusé de faire assumer une responsabilité quelconque au ministre de l’Intérieur, estimant que celui-ci n’a pas eu le temps ni le pouvoir de faire les changements nécessaires. Le député de Beyrouth, Michel Pharaon, a en outre salué le parcours de Haoui, « un opposant démocrate aux positions franches et stables, un symbole de la lutte pour les libertés publiques, la souveraineté et la démocratie ». Les députés Henri Helou, Hussein Husseini, Gebrane Tueini, Pierre Gemayel et Ghassan Moukheiber ont également dénoncé un crime qui « vise à torpiller l’entente nationale », alors que le député du Chouf, Marwan Hamadé, a qualifié Haoui de « leader national démocratique », soulignant l’importance de la lutte contre « les gangs sécuritaires libano-syriens ». Même son de cloche chez le bloc tripolitain dont les membres ont estimé que « les services sécuritaires exercent toujours leur terrorisme à travers des crimes commis contre de grands symboles nationaux ». L’ancien président du Conseil, Sélim Hoss, et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdelamir Kabalane, ont à leur tour condamné « une série d’attentats » qui vise à déstabiliser le Liban. Il en est de même des présidents des Ordres de la presse et des journalistes, Mohammed Baalbaki et Melhem Karam, qui ont estimé que « le martyre de Haoui constitue une grande perte pour la plume et pour la liberté, qu’il a défendues toute sa vie ». Le candidat malheureux aux élections du Metn, Raffi Madayan, a par ailleurs estimé que « celui qui a tué Georges Haoui est également l’assassin de Samir Kassir, Rafic Hariri et Kamal Joumblatt ». Plusieurs partis politiques ont en outre condamné l’assassinat, à commencer par le PCL, qui a déploré la mort de son « leader historique, fondateur du front de la résistance nationale libanaise, et l’un des principaux piliers du Mouvement national », appelant à une participation massive aux obsèques, vendredi prochain. Le secrétaire général du parti, Khaled Hadadé, a par ailleurs directement accusé les services sécuritaires d’être à l’origine du crime, indiquant que si l’État ne parvient pas à établir la vérité, le parti le fera lui-même. Le Hezbollah a également regretté la disparition d’un « modéré (…) qui a passé la plus grande partie de sa vie à lutter contre l’occupation israélienne et l’hégémonie américaine, et à militer en faveur des droits des pauvres et des travailleurs ». Enfin, les Forces libanaises ont dénoncé « un attentat qui a coûté la vie à un des symboles de l’intifada de l’indépendance », alors que le Tachnag a condamné ce qu’il a appelé « le terrorisme politique ».

La classe politique libanaise a unanimement condamné hier l’assassinat de l’ancien secrétaire général du PCL, Georges Haoui, saluant en lui le père de la Résistance libanaise face à l’occupation israélienne, mais également le militant qui a toujours œuvré pour l’émancipation des peuples arabes, ainsi que pour la souveraineté libanaise et le dialogue. En même temps, le...