Le Premier ministre turc reçu par Lahoud, Mikati et Berry Erdogan : À chaque État de choisir la façon de préserver sa sécurité

Avant de regagner Ankara en début de soirée, le Premier ministre turc, Racip Tayyip Erdogan, a tenu une réunion au Sérail avec son homologue libanais Nagib Mikati pour discuter des relations bilatérales et des accords économiques et commerciaux qui devraient êtres activés. Il a été également reçu par le président de la République, Émile Lahoud, et le président du Parlement, Nabih Berry. Interrogé sur le désarmement du Hezbollah lors d’une conférence conjointe avec M. Mikati, le Premier ministre turc – qui a manifesté l’appui de son pays à la 1559 dès son arrivée à Beyrouth – a indiqué que « la meilleure des choses réside dans le fait que chaque État choisisse ce qu’il juge opportun pour préserver sa sécurité ». Lors de la conférence de presse conjointe, M. Mikati a pris la parole pour remercier « le gouvernement turc de son soutien au Liban, notamment dans le cadre de l’application de la 425 ». « Au cours de nos entretiens, nous avons évoqué les dossiers palestinien et irakien et nous avons rappelé que le Liban tient au principe de la paix contre la terre », a-t-il dit. En ce qui concerne les relations économiques, le chef du gouvernement libanais a indiqué avoir pris avec son homologue turc les dispositions nécessaires pour activer des accords signés depuis 1991. Le plus important de ces accords est relatif à la coopération économique, commerciale et industrielle. Prenant la parole, M. Erdogan, qui est le premier chef de gouvernement turc à se rendre au Liban après la chute de l’empire ottoman, a souligné l’importance du secteur privé dans les échanges commerciaux et ce dans le cadre d’investissements communs d’hommes d’affaires turcs et libanais. « Nous avons ratifié l’accord évitant la double imposition ; les négociations se poursuivent pour aboutir à un accord relatif aux libres échanges commerciaux entre les deux pays », a-t-il dit. Se penchant sur la situation au Moyen-Orient, le Premier ministre turc a remercié le Liban de son soutien relatif au dossier chypriote. « En ce qui concerne le dossier irakien, nous avons les mêmes opinions », a-t-il indiqué. Évoquant l’initiative du Grand Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, M. Erdogan a souligné qu’elle contribuera « à développer la démocratie, les droits de l’homme et la coopération dans la lutte contre les réseaux terroristes dans la région ». Il a aussi rendu hommage à M. Mikati pour l’organisation « d’élections libres et démocratiques constituant un message à la communauté internationale et un indice de maturité démocratique », a-t-il dit. Interrogé sur les manifestations arméniennes contestant son séjour de 24 heures à Beyrouth, le Premier ministre turc a continué à nier la réalité du génocide. M. Erdogan a énuméré les projets qu’il a lancés avec l’Arménie, soulignant qu’il « est inutile de revenir sur un passé qui n’est pas basé sur des documents ». Pour en revenir à la visite de M. Erdogan à Baabda, lors de son entretien avec le Premier ministre turc, le chef de l’État a indiqué que « les Libanais sont déterminés à ne pas revenir en arrière et à la guerre civile qui les a déchirés et ce malgré les tentatives de certains visant à les replonger dans une atmosphère de peur et d’inquiétude et en usant du lexique de la guerre ». Il a aussi affirmé que « la sécurité et la stabilité du Liban constituent une ligne rouge que l’on ne permettra à personne de franchir ». M. Lahoud a également relevé que « ceux qui veulent faire du mal au Liban ont tenté à travers l’assassinat de l’ancien chef de gouvernement Rafic Hariri de semer la discorde dans le pays et de saper les acquis du Liban mais la conscience des Libanais et leur sens des responsabilités nationales ont triomphé des plans de partition ». Le président de la République a aussi indiqué que « la sécurité et la stabilité se consolident de jour en jour dans le pays grâce à l’action des forces de sécurité qui veillent sur les citoyens ». Le chef de l’État, qui a souligné la nécessité de renforcer la coopération libano-turque, a également évoqué avec M. Erdogan la situation au Moyen-Orient et en Irak. Indiquant que « la force ne constitue pas une solution », il a souligné l’importance de parvenir à une paix juste parrainée par les Nations unies. M. Erdogan a remis au président de la République une invitation du chef de l’État turc, Ahmet Necdet Cezer, pour une visite officielle à Ankara.