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Actualités - OPINION

L’appel du vide

Enfin ! Le puzzle du Liban standard se remet doucement en place. Les druzes ont un chef, les sunnites ont un chef, les chiites ont un chef (affublé quand même d’un pendentif déshérité en voie de disparition). Ne restaient plus que les chrétiens. Désenchantés depuis 15 ans, maintenant ils sont enchantés : eux aussi ont un chef. Un chef dans un gabarit de chef-chef. En arrière toute, 50 ans… derechef. De ces quatre chefs, y en a déjà trois qui tirent la gueule. Sayyed Barbu, sans doute par ignorance du rire parce que personne ne lui a jamais appris qu’on pouvait y parvenir en retroussant simplement les lèvres ; Mongénéral, probablement parce que dans les casernes du monde arabe on a toujours enseigné « l’art d’être fâché pour en imposer » ; Willy le Moukhtariote, vraisemblablement parce que les galonnés lui donnent de l’urticaire. Finalement, y a que le Barbichu de Koraytem qui tarde à prendre la pose. Mais bon, le métier finira bien un jour par rentrer. Vedette incontestée du 3e tour de scrutin : l’Amer Michel, qui n’est plus si amer que ça. Lui ne fait plus un pas entre sa chambre à coucher et la salle à manger sans donner une conférence de presse. En fait, sa stratégie est simple : il faut qu’à chaque fois qu’un candidat rival pond une déclaration, il soit obligé de lui répondre. Bref, il a juré de faire danser les Joumblatt, Hariri, Moawad, Harb and Co. Et ça sera comme ça jusqu’à l’installation du nouveau chapiteau du cirque, place de l’Étoile. Sauf que pour rempiler sur le caillou du Liban-Nord, Mongénéral a dû s’acoquiner avec des barons dont la carrière politique était en friche depuis le départ des Syriens. Après Sleimane Frangié, on a ainsi eu droit à l’inénarrable Omar Karamé. Tsunamichel chez le Tripolichinelle. L’histoire se venge et l’électeur rigole parfois… Quatre communautés, quatre chefs. Quatre tribus, quatre patrons. Vont-ils s’entendre ou s’en mettre plein la gueule ? Quel avenir pour cette république de poche ? Difficile de raconter le vide sans tomber dedans. Gaby NASR
Enfin ! Le puzzle du Liban standard se remet doucement en place. Les druzes ont un chef, les sunnites ont un chef, les chiites ont un chef (affublé quand même d’un pendentif déshérité en voie de disparition). Ne restaient plus que les chrétiens. Désenchantés depuis 15 ans, maintenant ils sont enchantés : eux aussi ont un chef. Un chef dans un gabarit de chef-chef. En arrière toute, 50...