Rechercher
Rechercher

Actualités

Aoun annoncerait ses « nouvelles figures » dans la journée ; les négociations reprendront ce matin entre Joumblatt et le PNL Taux de participation et panachage record : la bataille sera épique au Kesrouan-Jbeil

Les coulisses électorales du Mont-Liban, dans la totalité de ses circonscriptions, bruissaient hier jusque tard dans la nuit de toutes les rumeurs, de toutes les hypothèses, de toutes les hésitations. Un seul sujet, bien évidemment : les alliances. Une chose de sûre : les listes définitives des uns et des autres seront connues aujourd’hui, au plus tard demain. Au cœur de ce maelström, il y a Michel Aoun, qui entend bien mener ou parrainer des listes à Baabda-Aley, Kesrouan-Jbeil et au Metn. Et l’ancien Premier ministre a dessiné hier les contours de ces listes en question. À Baabda-Aley, d’abord, où son alliance avec Talal Arslane est désormais blindée, il soutiendra à Baabda la troïka maronite Nagi Gharios-Pierre Daccache-Chakib Cortbawi, ainsi que le druze Ghaleb Aawar et le chiite Ramzi Kanj, et à Aley, les maronites Hekmat Dib et Assaad Abi-Raad, les druzes Talal Arslane et Issam Charafeddine, ainsi que le grec-orthodoxe Marwan Abou-Fadel. Concernant l’autre liste, celle parrainée par Walid Joumblatt, Kornet Chehwane et le Courant du futur, le nœud du problème consistait hier en la représentation du PNL. Le parti emmené par Dory Chamoun a deux priorités : obtenir un package-deal le plus large possible au Mont-Liban, et assurer la continuité avec la députation de Camille Chamoun Jr. Quoi qu’il en soit, l’accord est consommé entre Walid Joumblatt et les FL à Baabda-Aley, confirmé avec le Hezbollah. Avec le PNL, les négociations étaient au point mort hier soir, notamment en raison de l’insistance de Dory Chamoun à lancer son fils sur la liste de l’opposition au Chouf. Les tractations sont censées reprendre ce matin. Par ailleurs, et au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes à Rabieh, Michel Aoun a indiqué que les observateurs internationaux « savent très bien que les élections se tiennent sur base d’une loi malsaine et injuste. Ce qui se passe chez nous s’applique à l’Ohio et au Michigan aux États-Unis. Si les deux États avaient été réunis, Kerry l’aurait remporté sur Bush, exactement comme à Baabda-Aley, où Walid Joumblatt serait éliminé ou remporterait la partie. Nous sommes très proches au niveau des voix, cela est inadmissible, voilà pourquoi nous luttons en faveur d’une loi juste, qui conforterait la stabilité et réduirait le combat au seul hémicycle. On essaie d’anéantir la décision d’une grande partie de la population, et si Baabda avait été un caza à part entière, nous y aurions remporté tous les sièges… Aujourd’hui, nous sommes devenus Ohio-Michigan, l’une des deux parties va annuler l’autre », a regretté l’ancien PM, préconisant pour éviter cela la proportionnelle et le partage des sièges, « afin que nous puissions avoir un avis concernant le musulman, comme ce dernier par rapport au chrétien ». Kesrouan-Jbeil et Kornet Chehwane Au Kesrouan-Jbeil (comme au Metn, d’ailleurs), on se dirige le plus probablement vers trois listes rivales, dont la composition reste encore, pour certains sièges de la première circonscription, particulièrement floue. « Si nous prenons sur notre liste, au Kesrouan, deux membres de Kornet Chehwane, qui sont le professeur Farid Élias Khazen et le député Mansour el-Bone, que voudra de plus Kornet Chehwane ? Est-ce que le rassemblement veut nommer les 5 candidats du Kesrouan et nous en chasser ? Il n’existe donc pas de forces dans la région extérieures à Kornet Chehwane ? Ils ont exigé Camille Ziadé et Farès Souhaid : notre but est-il de travailler sur le terrain juste pour faire gagner Kornet Chehwane ? » s’est demandé Michel Aoun dans une interview accordée à la LBCI, affirmant qu’il existe de grandes forces dans le caza, sans compter le CPL. « Il y a des sondages qui confirment notre poids électoral dans la région », a dit le général, ajoutant qu’il essayait de rassembler le maximum de courants politiques au sein de sa liste. « Mais à la suite des alliances qui se sont nouées à Baabda-Aley, nous avons écarté les FL qui ont confirmé leur accord avec Walid Joumblatt. Nous avons demandé aux Kataëb, par le truchement d’Antoine Ghanem, de définir leur position ; ce dernier a répondu qu’il se tenait aux côtés du député Joumblatt. Nous avons reposé la question au président Gemayel, qui nous a promis une réponse ; sauf que celle-ci ne nous est toujours pas parvenue. Nous ne pouvons pas nous opposer à Baabda-Aley et nous entendre au Kesrouan », a résumé Michel Aoun. Qui a reçu hier, notamment, le chef du PSNS Gebrane Arayji (avec lequel il a exclu une alliance dans le futur) et le député du Metn Ghassan Moukheiber. Quoi qu’il en soit, et à moins d’un énième retournement de dernière minute, l’ancien PM présiderait une liste comprenant au Kesrouan, outre lui-même, le député Nehmetallah Abi-Nasr, Farid Élias Khazen, Youssef el-Khalil, le problème étant le candidat du Ftouh, qui serait soit Badih Hobeiche, soit Gilberte Zouein, soit Neeman Mrad. Mais c’est dans le caza de Jbeil, et plus précisément à Amchit, qu’il serait confronté à de véritables écueils : la famille Frem, qui le soutient, entend présenter Walid Khoury à la place du cousin de ce dernier, le député sortant Nazem Khoury. Lequel n’entend absolument pas renoncer à son strapontin. Quant au second candidat maronite de Jbeil sur la liste Aoun, il se pourrait que ce soit l’ancien député Émile Naufal. Enfin, pour le siège chiite, on évoque avec insistance la présence de Saadoun Hamadé. La seconde liste serait, elle, présidée par Mansour Ghanem el-Bone, et comprendrait, pour Jbeil, le député Farès Souhaid, le Amid du Bloc national Carlos Eddé et l’ancien député Mahmoud Awad, à condition que l’accord se fasse entre le Courant du futur, qui soutient le candidat chiite, et le binôme Bone-Souhaid. Quant aux candidats kesrouanais, outre Bone, il s’agirait de l’ancien député Camille Ziadé, d’Alexandre Rizk (mouvement réformiste Kataëb) et de Fawzi Daccache (FL). La troisième liste serait présidée, quant à elle, par le député Farès Boueiz, auquel se joindraient, à ses côtés, ses collègues Farid Haïkal el-Khazen et Abbas Hachem. Les contacts vont bon train avec l’ancien ministre Jean-Louis Cardahi et Jean Hawat (Jbeil), ainsi qu’avec Joseph Abou-Charaf, Gilberte Zouein pour les sièges kesrouanais. Une chose est sûre : le taux de participation comme le panachage risquent de casser des records dans cette circonscription. Trois sièges vides au Metn Enfin, et en ce qui concerne le Metn, Michel Aoun a indiqué que sa liste ne serait pas complète, et qu’il y laisserait trois sièges vides, « l’un arménien, l’autre grec-orthodoxe et le troisième maronite, afin que les électeurs puissent s’exprimer en toute démocratie, sans qu’ils ne soient obligés de nous suivre » pour les huit sièges. « Nous sommes restés fidèles à notre ligne politique, tout en permettant au peuple de choisir en toute liberté parmi les autres », a-t-il ajouté, rappelant qu’au Metn, il y a des forces réelles, « à l’instar du député Michel Murr, du président Amine Gemayel, du député Nassib Lahoud, des Arméniens et de nous-mêmes. Nous ne donnons pas seulement une chance aux candidats, mais aussi au peuple », a-t-il asséné. Le général rentré d’exil n’a pas voulu dévoiler les noms de ses 5 candidats, « des figures nouvelles pour un Liban nouveau : voilà la surprise que je réserve », a-t-il dit. Michel Aoun a par ailleurs déclaré qu’il allait faire en sorte de raccourcir le mandat de la Chambre « afin qu’il puisse bénéficier d’une formule représentative ». Il s’est également interrogé sur « les informations qui font état de l’intervention financière du député élu Saad Hariri au Metn et au Kesrouan ». Enfin, concernant un éventuel accord avec Sleimane Frangié au Liban-Nord, l’ancien PM a indiqué que tout était encore « à l’étude ».
Les coulisses électorales du Mont-Liban, dans la totalité de ses circonscriptions, bruissaient hier jusque tard dans la nuit de toutes les rumeurs, de toutes les hypothèses, de toutes les hésitations. Un seul sujet, bien évidemment : les alliances. Une chose de sûre : les listes définitives des uns et des autres seront connues aujourd’hui, au plus tard demain.
Au cœur de ce maelström,...