Les bureaux de vote de la communauté israélite complètement déserts

Beyrouth compte un peu plus de 5 000 électeurs de rite israélite. La communauté juive constitue le plus grand groupe religieux inscrit à Minet el-Hosn, avec 5 066 électeurs, devançant de loin les sunnites de la zone. Il faut aussi compter plusieurs dizaines d’électeurs juifs inscrits parmi les communautés minoritaires de Beyrouth I. Mais hier le vote des juifs de Beyrouth n’a probablement pas dépassé les dix personnes. Secteur Clemenceau, le lycée arménien évangélique. Deux bureaux de vote, l’un consacré à 2 475 électrices juives, l’autre à 2 301 électeurs de la même communauté. Sur les listes des électeurs on peut lire les noms, les prénoms et les dates de naissance de ceux qui ne se présenteront pas aux urnes. La moyenne d’âge des électeurs juifs du Liban, s’ils se trouvent toujours dans le pays, surprend. Dans ces deux bureaux de Minet el-Hosn, la plupart des inscrits ont plus de 60 ans. Certaines dates de naissance choquent : 1901, 1903, 1905. Ce sont celles d’hommes et de femmes qui ont dû quitter leur pays et dont la mort n’a jamais été déclarée aux autorités libanaises. Le nombre des électeurs nés après 1970 ne dépasse pas la quarantaine. Uniquement deux d’entre eux, des jeunes gens nés en 1984 – venant d’avoir 21 ans – auraient dû exercer cette année pour la première fois leur droit de vote. Dans ces deux bureaux électoraux de la communauté israélite, hier peu après 14 heures, une seule personne s’était présentée aux urnes. « Une femme âgée d’une soixantaine d’années », raconte le chef du bureau. On ignore combien de Libanais appartenant à la communauté israélite vivent toujours au pays. Leur nombre ne dépasserait pas quelques centaines de personnes.