Le chef de la commission internationale d’enquête est arrivé hier à Beyrouth Mehlis rencontrera aujourd’hui les ministres de la Justice et des AE (Photo)

Le chef de la commission internationale d’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, Detlev Mehlis, est arrivé hier à Beyrouth accompagné d’une délégation de quatre personnes. M. Mehlis, qui s’est recueilli, peu après son arrivée, sur la tombe de l’ancien Premier ministre assassiné, s’est rendu au secteur Saint-Georges, sur les lieux du crime. Aujourd’hui, le chef de la commission internationale d’enquête devrait rencontrer des responsables libanais, notamment les ministres de la Justice et des Affaires étrangères, respectivement Khaled Kabbani et Mahmoud Hammoud. C’est avec une demi-heure de retard que l’avion qui transportait M. Mehlis, qui arrivait de New York via Paris, a atterri à l’AIB. Accompagné d’une délégation de quatre personnes, M. Mehlis a été notamment accueilli par le chef du protocole au palais Bustros, Moustapha Moustapha, et le chef du centre d’information des Nations unies à Beyrouth, Négib Friji, au milieu de mesures de sécurité renforcées. S’adressant aux journalistes en français, le chef de la commission internationale d’enquête a déclaré qu’il est « très content d’être au Liban même si c’est à cause d’une tragédie incompréhensible ». « Je suis ici pour une mission très difficile », a-t-il dit ajoutant : « Mon équipe et moi travaillerons pour établir la vérité. » « La dernière fois que j’étais au Liban, c’était en 1991, en tant que procureur allemand, et vos autorités m’avaient beaucoup aidé, a-t-il ajouté, soulignant que cette fois, c’est à mon tour, comme représentant de l’Onu, de vous assister, mais en même temps mon équipe et moi avons besoin de votre coopération pour découvrir la vérité le plus tôt possible. » M. Mehlis, 55 ans, procureur public principal au bureau du procureur général à Berlin, avait participé en 1991 aux procédures judiciaires relatives à l’attentat terroriste contre la discothèque La Belle à Berlin. Dans le cadre de cette affaire, il était venu récupérer au Liban Youssef Chreidi, que les autorités libanaises avaient accepté d’extrader vers l’Allemagne. Selon des diplomates, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a choisi Mehlis pour diriger cette mission en raison, notamment, de sa participation à l’enquête sur l’attentat à la bombe perpétré en 1986 contre la discothèque berlinoise, fréquentée par des soldats américains. Par ailleurs, le ministre de la Justice s’est réuni hier matin avec le procureur général de la République, Saïd Mirza, le président de la chambre criminelle près la Cour de cassation, Ralph Riachi, l’enquêteur désigné par la Cour de justice dans l’affaire Hariri, le juge Élias Eid, et le directeur général du ministère de la Justice, Omar Natour. Les modalités de coopération avec le chef de l’équipe de la commission internationale d’enquête, ainsi que les facilités et l’aide que le ministère de la Justice peut assurer afin que l’enquête aboutisse ont été traités. M. Kabbani a souligné que les services judiciaires au ministère de la Justice, particulièrement le parquet général de cassation, ont poursuivi l’enquête relative à l’assassinat de l’ancien Premier ministre et continueront leurs efforts en coopération avec la commission internationale. Il a aussi déclaré que « le dossier de l’assassinat de Rafic Hariri est un dossier national », soulignant que « les services judiciaires et policiers sont prêts à déployer tous les efforts pour mener à bien cette enquête ».