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La statue de Pierre Gemayel reprend sa place à Bickfaya après quinze ans d’absence Démonstration de force de la base Kataëb au Metn(photos)

Le meeting populaire de la base réformiste Kataëb qui s’est tenu hier à Bickfaya à l’occasion de la remise en place de la statue de Pierre Gemayel est porteur de plus d’une signification. Il s’agit d’abord d’une revanche pour ce parti qui a été agressé au cœur même de son fief du Metn, lorsque la statue en question a été déboulonnée en 1990, quelques semaines après la chute du général Aoun. La région devait être ainsi, et pour plusieurs années, l’apanage des alliés de la Syrie, et notamment le PSNS. Mais c’est également, et surtout, un rassemblement qui se veut une démonstration de force visant à prouver la capacité de mobilisation de la base Kataëb du président Gemayel, au moment où les tractations qui accompagnent la formation des listes unifiées de l’opposition au Metn et dans les autres régions battent leur plein. « Nous sommes prêts à sacrifier tout ce que nous avons pour préserver l’unité des rangs. Cependant, et en même temps, nous sommes en train de préparer la bataille », a ainsi lancé le député Pierre Gemayel à l’adresse des représentants des forces politiques opposantes présentes sur place, parmi lesquelles figurait le CPL. Des milliers de personnes venues de la plupart des régions libanaises ont ainsi pu voir défiler, au rythme des chansons partisanes, la descendance du père fondateur. Pierre et Nadim, l’un en face de l’autre, Solange et Joyce, côte à côte, portant de surcroît un même tailleur vert pistache. Tout le monde sous le regard figé de la statue qui était « gardée » par des jeunes portant le costume des années trente du parti. Aux côtés de la famille Gemayel, une série de personnalités politiques de toutes les composantes de l’opposition : les députés Nayla Moawad, Farès Souhaid, Mansour el-Bone, Nazem Khoury, Ghassan Moukheiber, Nassib Lahoud, Akram Chéhayeb, Atef Majdalani, Farid el-Khazen, Michel Pharaon, Boutros Harb, Abdallah Farhat, ainsi que Dory Chamoun, le général Edgar Maalouf, Ibrahim Kanaan et Gebrane Bassil (CPL), Eddy Abillamah (FL), Massoud Achkar, Hagop Pakradouni (Tachnag), Gabriel Murr, Gebrane Tuéni, Fouad Abou Nader et Georges Haoui. Après un mot du député de Baabda, Antoine Ghanem, et une fois la statue dévoilée, le président Gemayel a souligné l’importance de la lutte de son père pour l’indépendance du pays en 1943, avant d’aborder l’actualité politique en déclarant : « Il nous était demandé de choisir entre deux maux. Organiser des élections dans les délais constitutionnels, mais conformément à une loi inique, ou bien reporter ces élections jusqu’à ce qu’une nouvelle loi soit élaborée (...), ce qui aurait constitué une aventure vers l’inconnu et le vide. » Et de poursuivre : « Les personnes qui ne veulent pas le changement sont nombreuses. Certains contrôlent toujours les rouages du pouvoir et tentent par tout moyen d’arrêter l’évolution des choses. Les campagnes de dénigrement menées contre l’opposition se poursuivent, et leurs auteurs ne sont pas uniquement des agents, mais également les restes de l’ancien régime, qui font semblant de protéger les droits des chrétiens, alors qu’ils ont ignoré ces mêmes droits dans le passé. » « Ces gens-là ont mis suivisme et modération au même rang (...). Ils ont même reproché à Bkerké d’avoir pris position par rapport aux questions nationales et ont crié au scandale parce que le Rassemblement de Kornet Chehwane se réunit conformément à la volonté du patriarche. Après tout ceci, ils sont revenus à Bkerké chercher son appui », a-t-il ajouté. De son côté, le député Pierre Gemayel a lancé un message aux autres parties de l’opposition. « Nous ne permettrons pas que le parti Kataëb soit écarté là où il est naturellement présent. Si nous acceptons toujours de chercher l’entente dans cette étape décisive de l’histoire du Liban, ce n’est pas parce que nous sommes faibles ou négligents, mais plutôt parce que nous sommes conscients de l’importance des espoirs qu’ont les Libanais concernant l’unité des rangs », a-t-il déclaré. Il a également ajouté : « Nous nous opposerons à toute tentative de monopoliser la prise de décision ou bien de nous écarter de la scène, puisque nous refusons que les sacrifices et la lutte pour le Liban soient attribués à une seule et unique partie. » « Comme le parti Kataëb a eu ce à quoi il avait droit à Beyrouth, il devra également l’obtenir dans la Békaa, au Nord et au Mont-Liban, et là où nous avons des sympathisants », a-t-il conclu. Le député de Aley, Akram Chehayeb, a ensuite rappelé la réconciliation dans la Montagne, consacrée par la visite du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, au Chouf, et par le document signé par Walid Joumblatt et Amine Gemayel en 2000. Critiquant « ceux qui font leurs calculs et cherchent à gagner des sièges », il a ajouté : « Nous sommes certains de remporter la victoire à vos côtés. » Enfin, plusieurs interventions ont parcouru les grandes étapes de la vie de Pierre Gemayel.

Le meeting populaire de la base réformiste Kataëb qui s’est tenu hier à Bickfaya à l’occasion de la remise en place de la statue de Pierre Gemayel est porteur de plus d’une signification. Il s’agit d’abord d’une revanche pour ce parti qui a été agressé au cœur même de son fief du Metn, lorsque la statue en question a été déboulonnée en 1990, quelques semaines après la...