La liste « de la Résistance, de la libération et du développement » cimente l’accord Amal-Hezbollah au Liban-Sud Berry : Le nouveau Parlement placera en tête de ses priorités l’élaboration d’une loi électorale moderne(photo)

Comme il l’avait promis jeudi, le président de la Chambre a annoncé samedi la formation de la liste qu’il préside au Sud. Une liste sans trop de surprises, cimentée par l’accord conclu entre les deux grandes formations chiites, Amal et le Hezbollah. Ainsi, les résultats des élections au Sud sont déjà connus, puisqu’il y a fort peu de chance que les forces existantes puissent former une liste rivale. Entouré des membres de la liste de « la Résistance, de la libération et du développement », Nabih Berry a quasiment présenté aux journalistes présents à Msaïleh leurs futurs élus, pour la plupart les mêmes qu’en 2000. Il y a ainsi Nabih Berry, Bahia Hariri (qui pourtant avait annoncé qu’elle se présentait en indépendante et qui n’est pas venue à Msaïleh ce jour-là), Oussama Saad, Ali Osseirane, Michel Moussa, Ali Khreiss, Mohammed Fneiche, Hassan Heballah, Abdel Majid Saleh, Mohammed Raad, Yassine Jaber, Abdellatif Zein, Samir Azar, Pierre Serhal, Antoine Khoury, Anouar Khalil, Assaad Hardane, Kassem Hachem, Ali Hassan Khalil et Mohammed Haïdar. Dans la déclaration qu’il a faite en présentant sa liste, Nabih Berry a déploré « la perte de temps continue qui se fait au détriment de l’échéance électorale. Les élections se dérouleront selon la loi de la nécessité, alors que nous aurions voulu une loi moderne, basée sur le mohafazat et sur le système proportionnel. Mais nous voulons aujourd’hui sortir de la tactique de la mobilisation confessionnelle et des négociations dans la tension. Nous espérons faire de cette échéance une étape pour l’émergence d’un nouveau Parlement qui placera en tête de ses priorités l’élaboration d’une loi électorale moderne, d’une nouvelle loi sur les partis politiques et d’une autre sur la décentralisation ». Berry a encore affirmé que les Sudistes sont impliqués dans toutes les questions nationales et refusent l’hégémonie, d’où la coalition entre Amal et le Hezbollah, ainsi qu’avec les forces représentatives de la région pour former une liste qui, selon lui, répondra aux aspirations de la population. La popularité de Azar En réponse aux questions des journalistes, le président de la Chambre a affirmé qu’il était favorable à tout compromis qui se ferait dans l’esprit et le respect de l’accord de Taëf. Mais il a ajouté qu’il a reçu en quelques heures sept ou huit propositions et qu’il ne sait plus vraiment qui veut quoi. Berry a aussi reconnu que la loi de 2000 est injuste et déséquilibrée, mais elle vaut encore mieux, selon lui, que la loi de 1960 « qui aurait ramené le pays cent ans en arrière, en 1860 ». Le président de la Chambre a aussi évoqué le cas de Jezzine, rappelant que son candidat Samir Azar, qui est aussi le député actuel, avait remporté les élections municipales au printemps 2004, ce qui prouve bien sa popularité dans le caza de Jezzine. Hier, et dans un message indirect à ceux qui critiquent l’hégémonie de Amal, Nabih Berry a parrainé à Msaïleh une cérémonie pour l’adhésion de nouveaux membres à son mouvement. En sa présence, mais aussi en présence de cheikh Abdel Amir Kabalan, vice-président du Conseil supérieur chiite, et de plusieurs notables ainsi que d’une foule de sympathisants, les nouveaux membres de Amal ont prêté serment devant leur chef. Nabih Berry a déclaré, à cette occasion, que le nouveau Parlement constituera un rempart contre les défis visant à lézarder l’image du Liban comme modèle de coexistence. « Ce Parlement œuvrera aussi en vue de l’édification d’un État juste, dans lequel tous les Libanais vivront égaux en droits. » Berry a encore déclaré que le complot vise essentiellement à faire d’Israël l’astre de la région, dans le giron duquel évolueront tous les autres pays comme des satellites confessionnels et faibles, voués à accepter la suprématie du projet israélien.