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Actualités - OPINION

La 2000, pivot d’un copartage entre quatre grands blocs

Pourquoi cet acharnement à maintenir la 2000, en rejetant la 1960 ? Les deux sont contraires aux préceptes de Taëf. Le président Nabih Berry n’a rien contre le caza ailleurs, si on lui garde le mohafazat au Sud. Dans tous les cas, l’on a passé outre à la possibilité d’un code équilibré respectant l’égalité entre les électeurs comme entre les régions ou les communautés. De l’avis quasi unanime des professionnels, y compris ceux qui en profitent, la 2000 va forcément produire le même genre de Chambre. Quelques figures vont sans doute changer. Mais pas les méthodes contestables, ni la nature viciée du pouvoir dit législatif. La minorité partisane de la réforme restera toujours débordée. On constate qu’au Liban, encore une fois, malgré une modification profonde des donnes, la vie politique est appelée à rester la même. Parce que la mentalité politicienne, essentiellement opportuniste, ne change pas. Ainsi ceux qui qualifiaient jadis Aoun de traître quand il militait pour la libération de la présence syrienne en deviennent aujourd’hui les plus ardents thuriféraires. Ils ne sont pas loin d’affirmer qu’il est un sauveur. Toujours est-il qu’après les législatives, on risque de retrouver quatre grands blocs parlementaires : les berriyistes, les haririens, les hezbollahis et les joumblattistes. Pour peu qu’ils s’entendent, ils disposeraient à leur guise autant de la présidence de la République que de la présidence de la Chambre ou du Conseil. Et se tailleraient la part du lion au sein du gouvernement, où la part des formations partisanes prosyriennes pourrait être réduite. En face, si l’opposition ne s’unit pas, elle ne serait pas en mesure de faire entendre sa voix. Pour tenter d’infléchir le cours des choses en influant sur l’opinion, qui servirait alors de levier de pression sur la coalition majoritaire. Au niveau des élections, la multiplicité des candidatures potentielles rend difficile, voire improbable, la formation de listes unifiées uniquement opposantes ou loyalistes. Surtout au Mont-Liban, noyau politique du pays. La bataille risque de se livrer en rangs dispersés, et non entre deux camps, deux programmes. À l’échelon du pays, encore une fois les chefs de listes, dans les circonscriptions élargies, vont parachuter à leur guise les candidats, notamment chrétiens. Qui, dès lors, encore une fois, seraient à leur solde plutôt que de représenter des patelins que, parfois, ils ne connaissent même pas. Quand il arrive qu’un patron choisisse un bon élément représentatif, il ne tarde pas à s’en repentir et à y renoncer. C’est ce qui est arrivé, par exemple, jadis à Nadim Salem. Il a été mis sur la touche de la députation parce qu’il avait participé à une réunion concernant la situation de Jezzine, sa ville, sans demander le feu vert de Nabih Berry. Quand les leaders de blocs acceptent de répondre aux vœux de l’électorat, en intégrant à leurs listes des candidats représentatifs, ils exigent d’abord de ces derniers une sorte de serment d’allégeance et de loyauté. À partir de là, un professionnel relève avec pertinence que si l’opposition veut être forte et rester cohérente, il ne lui servirait à rien de placer des candidats sur les listes du Hezbollah ou de Berry, par exemple. Car en cas de choix litigieux, de tels députés seraient forcés de suivre leurs chefs de blocs plutôt que les vues de leur propre camp politique et communautaire. C’est bien pourquoi, d’ailleurs, on a tout fait pour maintenir la 2000. Matrice des quatre grands blocs. Émile KHOURY

Pourquoi cet acharnement à maintenir la 2000, en rejetant la 1960 ? Les deux sont contraires aux préceptes de Taëf. Le président Nabih Berry n’a rien contre le caza ailleurs, si on lui garde le mohafazat au Sud. Dans tous les cas, l’on a passé outre à la possibilité d’un code équilibré respectant l’égalité entre les électeurs comme entre les régions ou les communautés.
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