Le gouvernement espère élaborer la déclaration ministérielle avant la fin de la semaine Le cabinet Mikati placé sous le signe du « début de l’édification du futur »

«Le début de l’édification du futur. » Tel est le signe sous lequel le premier gouvernement Mikati a été mis en place hier, avec pour mission principale d’organiser les élections législatives dans les délais constitutionnels, si possible. Formé de 14 ministres, dont sept figures nouvelles, le cabinet s’inscrit dans le prolongement des engagements pris par M. Négib Mikati, au moment de sa désignation par le président Émile Lahoud pour former la nouvelle équipe ministérielle : pas de candidats aux législatives, pas d’affiliation partisane et (plus ou moins) pas de figures provocatrices. Déterminé à organiser les élections à temps, M. Mikati a réuni hier soir sa nouvelle équipe – ou plutôt les ministres qui se trouvent au Liban – pour définir les grandes lignes de la déclaration ministérielle qu’il souhaite voir achevée et approuvée en Conseil des ministres avant la fin de la semaine, afin qu’elle soit soumise au début de la semaine prochaine à la Chambre, préalablement au débat de confiance. C’est cette même volonté de faire vite dans l’espoir d’organiser les législatives dans les délais qui a poussé le Premier ministre désigné et le chef de l’État à accélérer la mise en place du gouvernement, dont la naissance n’était pas prévue avant hier soir, selon les prévisions mêmes de M. Mikati. Le Premier ministre désigné s’était rendu tôt le matin, hier, auprès du président Lahoud, pour une ultime réunion de concertations qui s’est transformée en réunion de formation de cabinet, à laquelle le président de la Chambre, Nabih Berry, a été convoqué. Comme le chef de l’État devait recevoir dans la matinée la délégation militaire syrienne venue lui faire ses adieux et pour éviter que cette visite ne soit située dans le cadre de tentatives syriennes d’influer sur la configuration de la nouvelle équipe ministérielle, la composition du cabinet a été annoncée par M. Mikati avant même que les décrets de nomination ne soient imprimés. Pour la première fois depuis Taëf, le gouvernement est de « fabrication libanaise », même si les sympathies syriennes ont été prises en compte, avec le maintien notamment de M. Mahmoud Hammoud à la tête du ministère des Affaires étrangères. Pour ce qui est de la répartition des portefeuilles, elle a été apparemment travaillée avec soin, conformément à un savant équilibre.