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Consultations parlementaires - Volonté unanime de « faciliter la tâche » du PM désigné Une majorité de députés en faveur d’un cabinet restreint, mais la loi électorale les divise radicalement (Photo)

Ce qui restera de cette longue journée de consultations menées au pas de charge hier par Négib Mikati place de l’Étoile : un quasi-consensus des députés en faveur d’un cabinet restreint (de préférence extraparlementaire), et un total désaccord sur la nature de la loi électorale. Par contre, absolument tous ont martelé au successeur de Omar Karamé leur volonté de (tout faire pour) lui faciliter la tâche. Négib Mikati a ainsi commencé à 10h00 par un entretien avec le n° 2 de l’État, Nabih Berry, puis avec l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, qui a naturellement réaffirmé son attachement indéfectible à l’accord de Taëf, mais aussi, paradoxalement, à la proportionnelle. Il a assuré le PM désigné de son soutien. Omar Karamé et Issam Farès (en voyage) s’étant portés absents, Négib Mikati a ensuite reçu tour à tour Michel Murr puis Élie Ferzli, qui a rappelé que la priorité des priorités restait l’organisation des élections, ainsi que l’accompagnement par les autorités locales de la commission onusienne qui enquêtera sur l’assassinat de Rafic Hariri. « La nature du cabinet importe peu, ce qui compte c’est qu’elle facilite la tâche » du PM désigné et assure des législatives « à la date prévue », a relevé le ministre démissionnaire de l’Information. C’était ensuite le tour du bloc Berry d’être consulté par Négib Mikati. S’exprimant au nom de ses douze collègues, dont le président de la Chambre, Anouar el-Khalil a rappelé que le bloc avait décidé de « tout » faire pour faciliter la tâche du PM désigné, quelle que soit la nature du cabinet, « fût-il restreint, extraparlementaire ou politique », et ce afin de mettre un terme à la crise politico-économico-sociale. Sauf que le bloc a insisté sur 5 points : les relations privilégiées avec la Syrie sur base du traité de fraternité ; la Résistance et ses armes sont la force du Liban et la garantie de son indépendance ; le retrait par le futur gouvernement de la loi électorale basée sur le caza ; l’envoi d’un projet de loi basé sur le mohafazat et la proportionnelle ; la mise à pied des patrons des services de sécurité et la poursuite des efforts visant à faire la lumière sur l’assassinat de Hariri. « Nous n’avons posé absolument aucune condition », a conclu le député berryiste, en exprimant toutefois sa préférence (et celle de son bloc) en faveur d’un cabinet politique auquel participeraient les différentes formations parlementaires. Le Baas et le Hezbollah Et après avoir reçu les députés de l’opposition (lire par ailleurs), Négib Mikati s’est entretenu avec le parti Baas. Assem Kanso a souhaité une formation rapide du gouvernement et des législatives « le plus tôt possible, basées sur le mohafazat mais sans la proportionnelle, et après avoir reconsidéré les découpages de ces mohafazats en fonction de Taëf ». Il s’est également prononcé en faveur de relations privilégiées avec la Syrie, l’attachement aux « constantes essentielles, dont le Hezbollah », et la vérité sur l’assassinat de Hariri. Ensuite, c’était au tour des députés de Zahlé, Élie Skaff et Nicolas Fattouche, qui ont souligné leur attachement au caza « et pas à la proportionnelle ». C’est Mohammed Raad qui s’est exprimé ensuite au nom du bloc du Hezbollah à l’issue de son entretien avec Négib Mikati. « Nous lui avons souhaité le succès et rappelé notre disposition à coopérer avec lui, dans le respect des constantes nationales à propos desquelles nous nous sommes exprimés récemment. Nous avons demandé que la déclaration ministérielle comporte une position claire en faveur de la protection de la Résistance et des relations avec la Syrie », a-t-il dit, demandant aussi que l’actuel projet de loi électorale soit retiré et remplacé par un autre, basé cette fois sur le mohafazat et la proportionnelle. « Nous avons également réaffirmé notre attachement à une coopération avec la commission d’enquête internationale », a ajouté Mohammed Raad, soulignant que le Hezbollah n’entend pas participer au futur gouvernement, « qui sera différent de tous ceux qui l’ont précédé, puisque nous sommes dans une période transitoire délicate ». Le PM désigné a ensuite reçu les députés de la Békaa-Ouest, Fayçal Daoud et Sami el-Khatib. Et pour ce dernier, la confiance sera donnée si le gouvernement « accompagne l’enquête que mènera la commission internationale, s’il met sur pied une loi électorale qui satisferait la grosse majorité des Libanais et organise des élections dans les délais constitutionnels, s’il s’attache à des relations privilégiées avec la Syrie et s’occupe de la situation économico-financière ». Il s’est également prononcé en faveur d’une loi d’amnistie générale. Quant au bloc nordiste de Sleimane Frangié, c’est Jihad Samad qui s’est exprimé en son nom : « Nous nous sommes mis à l’entière disposition du président Mikati pour lui faciliter la tâche, et les principales missions de ce gouvernement seront la coopération avec la commission d’enquête internationale et l’organisation d’élections le plus tôt possible. » Même état d’esprit pour le bloc de Michel Murr, qui n’a posé aucune condition au PM désigné et qui a souligné l’importance de former un gouvernement au plus vite, surtout pour ce qui concerne la situation économique. Les députés de Jbeil Farid el-Khazen et Abbas Hachem se sont ensuite entretenus avec Négib Mikati. Le premier a réaffirmé son attachement à des élections à la date prévue et au caza, à la mise à pied des patrons des services et à l’amnistie de Samir Geagea. Ensuite, au nom du PSNS, Marwan Farès a insisté sur des élections « au plus vite », basées sur la proportionnelle, des relations privilégiées avec la Syrie, la situation économique dont il faut s’occuper et la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri. Le bloc de Tripoli Le bloc tripolitain (Safadi-Kabbara-Fadel) a publié un communiqué à l’issue de son entretien avec Négib Mikati, demandant une nouvelle fois la mise à pied des patrons des services, des élections propres et libres à la date prévue et des ministres qui ne soient pas candidats. « Si le futur gouvernement veut sincèrement organiser des élections dans les délais, il n’a comme choix que la loi basée sur le caza ou la loi de 2000, rien d’autre », conclut le communiqué. Quant à Nasser Kandil, il a souhaité que le PM désigné puisse trouver « des politiciens chevronnés », pour former le futur cabinet. César Moawad a ensuite appelé à un gouvernement restreint et à des élections basées sur le mohafazat, de préférence avec la proportionnelle. Nehmetallah Abi-Nasr a insisté sur le règlement définitif des dossiers des prisonniers en Syrie et en Israël, la non-participation des naturalisés aux législatives, et un début de réflexion et de prévision sur le vote des Libanais de la diaspora. Ensuite, Ghassan Moukheiber a affirmé son attachement à un gouvernement restreint et composé de non-candidats. Dans l’après-midi, Robert Ghanem a émis le même souhait, estimant que les futurs ministres devraient oublier leur logique de revanche et de rancœur, et appelant à des législatives dans les délais constitutionnels basés sur de petites circonscriptions. Khalil Hraoui a demandé des élections « au plus vite, afin de relancer la vie politique et économique », demandant que des personnalités zahliotes fassent partie du futur cabinet. Mohammed Abdel-Hamid Beydoun a souhaité un gouvernement « indépendant, débarrassé des tiraillements politiques et clientélistes, et restreint ». L’ancien ministre Jean Obeid a insisté sur une loi électorale « équilibrée, équitable et qui soit le résultat d’un consensus ». Il a en outre déclaré qu’il fallait résoudre le cas des patrons des services et faire toute la lumière sur « l’assassinat du siècle ». Le député Gebrane Tok a pour sa part appelé à un cabinet « élargi et politique », et s’est félicité de l’ambiance positive. Également à l’issue de son entretien avec Négib Mikati, Mahmoud Abou-Hamdane a affirmé son attachement en faveur d’une coopération du gouvernement avec la commission internationale, de la protection du Hezbollah. À son tour, Talal Arslane a souhaité un gouvernement neutre, restreint, formé de non-candidats qui s’emploieraient à protéger « Taëf et le Hezbollah ». Il a appelé à une nouvelle loi électorale basée sur la proportionnelle. Adnane Arakji a, pour sa part, appelé à un gouvernement d’entente nationale ; Bassem Yammout a affirmé son attachement à un système électoral mixte, consensuel entre toutes les demandes, et Jamal Ismaïl a souhaité que le futur cabinet soit neutre. Quant à Béchara Merhej, il a assuré que le futur cabinet devra sanctionner tous ceux qui sont liés de près ou de loin à l’assassinat de Hariri, organiser des élections dans les délais « sur lesquels se seront mis d’accord les Libanais, et notamment les députés ». Oussama Saad, pour sa part, a exprimé des appréhensions au sujet des slogans de liberté, d’indépendance et de souveraineté, « puisque les décisions, même celles concernant la nomination des Premiers ministres, sont toujours prises à l’étranger ». Mohammed Ali Meiss a souhaité lui aussi un gouvernement restreint et neutre, qui réaliserait les revendications du bloc de Beyrouth et du Courant du futur. Youssef Maalouf a opté également pour un cabinet restreint, qu’il soit politique ou formé de technocrates, capable d’inspirer confiance à la population. Idem pour Georges Kassarji. Enfin, l’adversaire malheureux de Négib Mikati, Abdel-Rahim Mrad, a souhaité, de même que Nader Succar, le succès au PM désigné.
Ce qui restera de cette longue journée de consultations menées au pas de charge hier par Négib Mikati place de l’Étoile : un quasi-consensus des députés en faveur d’un cabinet restreint (de préférence extraparlementaire), et un total désaccord sur la nature de la loi électorale. Par contre, absolument tous ont martelé au successeur de Omar Karamé leur volonté de (tout faire pour)...