Communautés Fadlallah aborde avec Renauld et el-Assaad les développements politiques

Le dignitaire chiite sayyed Mohammed Hussein Fadlallah a eu hier une entrevue avec le chef de la Délégation de la Commission européenne au Liban Patrick Renauld, au cours de laquelle les deux hommes ont abordé la situation générale au Liban et dans la région, ainsi que les conséquences de la résolution 1559. Ils ont également discuté de ce que l’Union européenne (UE) peut apporter à la cause palestinienne. La conversation a par ailleurs porté sur des thèmes plus généraux, tel le dialogue islamo-européen, dans l’objectif de créer un climat culturel et politique propice à la compréhension mutuelle. Pour sa part, sayyed Fadlallah a insisté sur la nécessité d’accorder, en Europe, aux médias arabes et islamiques la même liberté dont jouissent les autres médias. Sayyed Fadlallah a également reçu Ahmad el-Assaad, président du Courant du Liban des compétences, qui s’est demandé « pourquoi le nouveau gouvernement a pris la forme d’un cabinet élargi puisque son rôle principal est de superviser les prochaines élections législatives ». « Un nombre réduit de ministres n’aurait-il pas suffi ? a-t-il poursuivi. Ou la formation d’un cabinet élargi vise-t-elle à entraver la tenue des élections ? » Il a ajouté : « Le Liban-Sud se tiendra du côté du droit. Les voix libres du Sud effectueront des percées dans leurs listes au cours des prochaines élections, pour prouver à tout le monde que notre communauté chiite, très riche en capacités et compétences, n’acceptera jamais d’être monopolisée par qui que ce soit. » D’autre part, dans une interview accordée au journal italien Il Manifesto, sayyed Fadlallah a fait l’apologie du règne du pape Jean-Paul II, décédé le 2 avril, rendant hommage à ses positions strictes contre l’athéisme et l’hégémonie, à son refus de la guerre en Irak et de l’occupation américaine qui en a résulté, à son soutien aux Palestiniens et à son œuvre « qui a combiné le religieux et le politique dans la quête de la justice ». Il a rappelé que le défunt pape était ouvert au dialogue entre les cultures, soulignant que ses positions ont comblé le fossé que certains imaginaient entre la chrétienté et l’islam. Enfin, il a souhaité que le prochain pontife « poursuive la route du dialogue islamo-chrétien » tracée par Jean-Paul II.