Joumblatt chez Berry : La question des élections peut être réglée en harmonie avec Taëf

Un entretien a eu lieu d’une façon inattendue hier soir à Aïn el-Tiné entre le président de la Chambre Nabih Berry et le chef du PSP Walid Joumblatt après des mois de rupture. « À la suite de l’assassinat du président Hariri, le pays a connu une réelle crispation, et le pays s’est divisé entre opposants et loyalistes », a déclaré Walid Joumblatt à l’issue de l’entretien. Sauf que « les revendications de l’opposition sont en train de se réaliser, en harmonie avec l’accord de Taëf – et j’insiste bien sur ce point : en harmonie avec l’accord de Taëf », a-t-il ajouté, évoquant le retrait syrien et l’enquête internationale. « La troisième revendication est libano-libanaise et je souhaite qu’elle ne fasse pas partie d’un agenda extérieur : ce sont les législatives. Je représente l’opposition, et celle-ci est attachée à la loi de 1960, malgré nos réserves concernant les articles 62 et 63, ainsi que le découpage de Beyrouth ; quant aux loyalistes, ils veulent la proportionnelle. Mais je pense qu’il doit y avoir des solutions qui seraient en harmonie avec l’accord de Taëf – parce que si nous nous écartons de Taëf, de ses volets intérieur et extérieur, ce sera le saut dans l’inconnu », a prévenu Walid Joumblatt. « Voilà pourquoi j’ai souhaité que le président Berry prenne ce point en considération », a-t-il dit, rappelant que le président de la Chambre et lui-même – « ainsi que le patriarche Sfeir, le président Hariri, les Forces libanaises et Samir Geagea avant qu’il ne soit emprisonné » – étaient les piliers de cet accord en 1989. « Taëf doit être la base, et il ne faut pas oublier l’importance de ce point-là lorsque seront étudiées les modalités des prochaines élections, en fonction, encore une fois, de l’accord de Taëf », a conclu le leader druze. Quant à Nabih Berry, il s’est contenté de remarquer que c’est une visite « surprise », espérant qu’elle sera « le début pour corriger les erreurs du passé ».