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ATTENTAT - Une dizaine de blessés et de lourds dégâts matériels au centre Rizk Plaza Broummana, quatrième cible des terroristes

Quatre explosions en deux semaines. Toujours le même scénario : des attentats qui ont lieu la nuit et qui provoquent une panique et de lourds dégâts matériels. Les terroristes qui les commanditent savent probablement que le pays ne peut plus supporter de morts, des pertes humaines. Les Libanais appellent à l’indépendance ? Il faut leur faire peur, il faut qu’ils paniquent. Ils sont soudés sur le plan national ? Ce sont les chrétiens, ceux qui se sentent brimés depuis plusieurs années, qu’il faut viser ; ils finiront par réagir. Mais cette fois-ci, les desseins des criminels échoueront, indubitablement. Hier, vers 21 heures 45, une explosion a secoué Broummana. Selon les premières estimations des experts, la charge pesait – comme d’habitude – une trentaine de kilogrammes. Cette-fois, elle était placée au parking de Rizk Plaza et a provoqué un cratère d’environ deux mètres de diamètre et de plus d’un mètre de profondeur. On ignorait encore, tard en soirée, si elle était dissimulée sous une voiture ou dans un coin à l’entrée du parking souterrain, où une vingtaine de véhicules ont été touchés. Le centre Rizk Plaza compte une soixantaine de magasins, des dizaines de bureaux, seize appartements et un club sportif. Parmi les entreprises que le centre abrite, citons la banque Méditerranée, appartenant au groupe de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri. L’explosion a fait une dizaine de blessés légers, dont quatre ont été transportés à l’hôpital de Béhaness. Ils ont été touchés par des débris de verre ou pris de suffocation. Et il a fallu plus d’une heure pour retrouver le concierge de nationalité indienne, porté d’abord disparu mais qui était – heureusement pour lui – absent au moment de l’explosion. En l’espace de quelques instants, les familles habitant le Rizk Plaza ont évacué leurs appartements, des couples portant dans leurs bras des enfants en pleurs, ou encore de jeunes hommes essayant de secourir des femmes âgées, prises de panique et de suffocation. Le centre Rizk Plaza, notamment du côté sud, a subi de lourds dégâts. Comme d’habitude après chaque explosion, les débris de verre, d’aluminium et de béton jonchaient le sol. Et la Défense civile, la Croix-Rouge, l’armée, les FSI, l’expert en explosif, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, ainsi que les loyalistes et les opposants sont vite arrivés sur les lieux. Et comme d’habitude, opposants et loyalistes ont dénoncé l’attentat. Mais dommage, ce va-et-vient de responsables n’impressionne pas les citoyens, amusant uniquement les journalistes. Un jeune homme qui habite le centre raconte : « Je n’ai pas beaucoup de dégâts à la maison. Mais c’est mon bureau qui est situé du côté sud qui a été très touché. » Il veut poursuivre son témoignage, mais il voit un député loyaliste arriver sur les lieux. Il se tait, un sourire de lassitude au coin des lèvres. Un quinquagénaire indique tristement : « Maintenant, ils visent Broummana, ils veulent tuer le tourisme et le commerce. Mon cousin a été blessé ce soir, je ne sais même pas s’il est rentré de l’hôpital. » À un officier qui lui intime l’ordre de s’éloigner, il lance, un brin d’énervement dans la voix : « C’est ma rue et mon village, je reste ici. » Une jeune femme indique : « Si seulement j’avais un immense drapeau libanais, je l’aurais accroché à l’un des bâtiments de Rizk Plaza. Espérons que demain quelqu’un prendra cette initiative. » Les Libanais ont vécu la guerre. Ce n’est pas quelques explosions – même si elles touchent leur pays au cœur – qui auront raison de leur lutte pour la liberté et l’indépendance. Patricia KHODER
Quatre explosions en deux semaines. Toujours le même scénario : des attentats qui ont lieu la nuit et qui provoquent une panique et de lourds dégâts matériels. Les terroristes qui les commanditent savent probablement que le pays ne peut plus supporter de morts, des pertes humaines. Les Libanais appellent à l’indépendance ? Il faut leur faire peur, il faut qu’ils paniquent. Ils sont...