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Semaine décisive sur le plan ministériel Confirmation d’une entente de principe Bkerké-Baabda sur un cabinet restreint

Il se confirme qu’au cours de leur aparté de Pâques, le cardinal Sfeir et le président Lahoud sont tombés d’accord sur une formule : un cabinet restreint formé de personnalités inspirant confiance à tous. Cela, à condition que l’opposition donne son aval. Pour que l’équipe retenue obtienne une large confiance à la Chambre et ne subisse pas des salves de critiques ou de mise en doute. La semaine s’annonce donc décisive sur le plan ministériel. Il va d’ailleurs sans dire que la situation politique, économique et sécuritaire ne supporte plus un surcroît d’atermoiements et de manœuvres dilatoires. Il est plus que temps que le président Karamé se décide. Qu’il se désiste, pour céder la place, ou qu’il accepte de diriger une formation d’indépendants neutres. Selon des sources informées, le pouvoir, soumis à une pression supplémentaire à cause des explosions de bombes, s’est retrouvé face à une alternative : soit renoncer à son projet de gouvernement d’union nationale, pour se rabattre sur une formule de cabinet fiable. Soit accepter, comme seule autre issue, une présidentielle anticipée, au cas où, faute de gouvernement, il aurait fallu renvoyer les élections législatives aux calendes grecques. Car il est évident que le pays n’est pas en mesure de supporter le maintien du statu quo, de l’anarchie, de la paralysie étatique ou économique, et de la confusion, pendant encore six mois. Et il aurait fallu sinon une solution véritable, du moins un choc, un changement salutaires. C’était donc ou un gouvernement fiable ou le départ anticipé du régime. Ce que ni le pouvoir ne souhaite ni même, tout compte fait, l’opposition. Car le successeur serait désigné par la Chambre actuelle qui compte 71 députés loyalistes, c’est-à-dire prosyriens à des degrés divers. Il y a en outre l’échéance capitale des législatives. Pour qu’elles soient organisées dans les délais, ou avec un report minime, il faut un gouvernement fiable. Qui assure en même temps le climat stable nécessaire pour un scrutin devant déboucher sur une Chambre authentiquement représentative, et non plus formée dans sa majorité de marionnettes parachutées. Selon un dignitaire religieux, même si le calendrier ne prévoyait pas d’élections, il faudrait en organiser dans la phase présente. Pourquoi. Parce que, répond-il, en démocratie, quand il s’opère une mutation quelconque ou qu’il y a un choix à faire, on consulte le peuple. Soit par le biais d’un référendum, soit en lui demandant, à travers des élections législatives anticipées, quelle voie il souhaite suivre. Parfois le pouvoir y perd, comme c’est arrivé en France lorsque le président Chirac, lors de son premier mandat, a dissous une Chambre dominée par son parti, de droite, remplacée alors par une Chambre de gauche. Il est donc inadmissible que le pouvoir libanais tente de torpiller les élections, seule issue positive pour sortir le pays de la crise. Une dérobade ne serait tolérée ni par les Libanais ni même par la communauté internationale, qui suit désormais de près la situation dans ce pays. Et qui n’est pas disposée à laisser le Liban officiel déraper encore, défier sa volonté, comme il l’a fait pour la prorogation, au mépris de l’esprit de la Constitution comme des règles démocratiques de l’alternance. Les Libanais ont payé au prix fort, par la perte du président Rafic Hariri, ainsi que de leur sécurité et de leur économie, les dérives commises. Le pouvoir doit dès lors se soumettre à la 1559, qui commande des élections régulières, loin de toute immixtion étrangère. Faute de quoi, les sanctions pourraient être lourdes, surtout après le rapport Fitzgerald, accablant pour les responsables et pour le système mis en place par les tuteurs. D’ailleurs, souligne la même personnalité religieuse, il ne serait pas étonnant que la commission d’enquête internationale appelée à voir le jour aboutisse à des conclusions qui ne seraient pas sans effets marqués sur le personnel du pouvoir. Cela étant, il est clair que des franges déterminées du camp loyaliste continuent à se battre pour maintenir le statu quo, même si cela doit être aux dépens du pays. Et même si cela devait signifier la perpétuation du climat sécuritaire alourdi par les attentats à la bombe. On a pu ainsi entendre, dans le cadre de cette lutte de retardement, le ministre de la Défense Abdel Rahim Mrad soutenir que l’armée n’est pas suffisante pour remplacer les Syriens dans la Békaa, s’ils devaient s’en retirer. En avançant le prétexte que les soldats, des conscrits, sont trop jeunes et qu’ils sont moins nombreux puisque l’on a réduit le service d’un an à six mois. Walid Joumblatt lui a répondu que s’il en est ainsi, on peut toujours réexaminer la durée du service du drapeau. Ajoutant que, de plus, l’armée libanaise n’est pas forcée de remplacer les Syriens dans toutes leurs positions, puisque ces dernières étaient choisies en fonction de besoins stratégiques propres à l’armée syrienne et à ses objectifs propres (protéger le flanc de la ville de Damas), qui ne sont pas ceux de l’armée libanaise. Émile KHOURY

Il se confirme qu’au cours de leur aparté de Pâques, le cardinal Sfeir et le président Lahoud sont tombés d’accord sur une formule : un cabinet restreint formé de personnalités inspirant confiance à tous. Cela, à condition que l’opposition donne son aval. Pour que l’équipe retenue obtienne une large confiance à la Chambre et ne subisse pas des salves de critiques ou de mise en...