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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président Moubarak s’est entretenu hier soir avec le chef de l’État Accord Lahoud-Sfeir sur la formation d’un « gouvernement de sages » (photos)

Pour les Libanais décontenancés par des semaines de rapides développements, la semaine pourrait apporter l’espoir d’une stabilisation relative de ce flux et d’un retour aux institutions, avec la naissance d’un nouveau gouvernement restreint formé de « sages », c’est-à-dire de figures de proue non pas neutres, mais suffisamment intègres pour rester objectives. Le tête-à-tête entre le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, aurait constitué l’une des étapes déterminantes sur la voie de cette solution qui pourrait mettre un point final à la polémique au sujet de la formation d’un gouvernement d’union nationale et paver la voie aux législatives de mai. En fait, la formation d’un « gouvernement de sages » est une victoire moins pour le chef de l’État que pour le patriarche Sfeir, qui plaidait en faveur d’une telle formule depuis toujours, et qui l’avait clairement fait à son retour des États-Unis. En tout état de cause, de tous les sujets abordés au cours du tête-à-tête d’une heure entre M. Lahoud et le patriarche Sfeir, celui de la formation du prochain gouvernement, le plus brûlant, est celui sur lequel les progrès les plus tangibles ont été accomplis. De source informée, on apprenait en effet que le président Lahoud et le patriarche Sfeir ont convenu qu’un nouveau gouvernement devrait être formé rapidement et que les législatives doivent se dérouler à la date prévue. Le patriarche Sfeir aurait convaincu le chef de l’État de l’inanité de ses appels à la formation d’un gouvernement élargi d’union nationale, dans l’état actuel d’ébullition de la scène politique. Selon des indications fiables, le patriarche maronite aurait informé le chef de l’État du refus de l’opposition de siéger dans un gouvernement d’union, si le général Michel Aoun ne rentre pas au Liban et si le chef des Forces libanaises n’est pas libéré. Les deux hommes auraient alors convenu de la formation d’un « gouvernement de sages » restreint, composé de six ministres ou, tout au plus, de dix ministres, connus pour leur intégrité. La tâche de cette équipe serait de superviser les élections législatives et de s’assurer du bon déroulement d’un scrutin dont les deux hommes ont convenu qu’il doit se dérouler à la date prévue, en mai. De source bien informée, on apprend que cette proposition a été soumise au Premier ministre désigné, Omar Karamé, qui l’étudie et qui donnerait sa réponse au chef de l’État aujourd’hui même ou, au plus tard, au cours de leur rencontre hebdomadaire, demain. Le solution Kassar Dans les milieux proches du chef du gouvernement désigné, les pronostics font pencher la balance en faveur du désistement. Mais la relève est prête, assure-t-on dans les milieux bien informés, où le nom de M. Adnane Kassar est de plus en plus cité pour former le prochain gouvernement. L’homme, pour sa part, serait ouvert à assumer cette charge, « à condition qu’on lui laisse les coudées franches ». Selon les informations disponibles, M. Kassar serait entouré d’un groupe de personnalités crédibles et intègres. Parmi les noms les plus souvent cités, à cet égard, figurent ceux de Fouad Boutros, Michel Eddé, Philippe Khairallah, Nasri Maalouf, Fouad Turk, Adel Hamiyé et Bahige Tabbarah. De source proche de Baabda, on nie cependant que la question des noms ait été abordée au cours du tête-à-tête Lahoud-Sfeir. Par ailleurs, M. Lahoud et le patriarche Sfeir ont abordé la question de la série des attentats contre des objectifs économiques, d’autant que le dernier en date, celui de Sid el-Bauchrieh, venait de se produire. Le patriarche Sfeir a dénoncé l’esprit machiavélique qui se cache derrière ces attentats, qui évitent de provoquer beaucoup de pertes en vies humaines, mais qui portent atteinte au moral de la population, et que l’opinion inscrit dans le cadre de cette « culture de l’intimidation et de l’impunité » évoquée par le rapport de l’inspecteur Fitzgerald. Le chef de l’État aurait fait part au patriarche Sfeir de la conclusion à laquelle seraient parvenus les services de sécurité sur l’existence d’un plan visant à terroriser la population non seulement par les attentats réels, mais par les « attentats virtuels » que sont les rumeurs et fausses altertes. Des voitures suspectes Selon des sources fiables, le président Lahoud aurait révélé au patriarche Sfeir que les services de sécurité surveillent un certain nombre de voitures suspectes, qui pourraient servir à des attentats. Le chef de l’État, assurent les sources fiables, aurait assuré au patriarche maronite qu’il a donné ses instructions aux services de sécurité, afin que les célébrations de Pâques ne soient pas ternies par des attentats contre des églises… Par ailleurs, le président Lahoud aurait soulevé, avec son interlocuteur, l’affaire de l’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, rappelant ses prises de position et sa détermination à faire la vérité sur ce sujet. Un sujet qu’il aurait abordé aussi au cours d’un entretien téléphonique, hier soir, avec le président égyptien Hosni Moubarak. Pour sa part, le patriarche aurait rendu compte au chef de l’État de son voyage aux États-Unis, assurant qu’il ne tient pas de « double langage » comme l’en accusent certains et qu’il n’a fait, aux États-Unis, que répéter les choses qu’il affirme au Liban. Par contre, le chef de l’Église maronite aurait informé les responsables américains de certaines constantes libanaises qu’ils ne maîtrisent pas totalement. En tout état de cause, le chef de l’Église maronite a déclaré avoir pris soin, dans tous ses entretiens, de parler au nom de toutes les communautés.

Pour les Libanais décontenancés par des semaines de rapides développements, la semaine pourrait apporter l’espoir d’une stabilisation relative de ce flux et d’un retour aux institutions, avec la naissance d’un nouveau gouvernement restreint formé de « sages », c’est-à-dire de figures de proue non pas neutres, mais suffisamment intègres pour rester objectives.
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