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ÉNERGIE - Les cours battent record sur record Les prix du pétrole dopés par la demande à laquelle l’Opep ne peut répondre

Les prix du brut ont battu record sur record hier, le marché continuant à ignorer superbement la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d’augmenter sa production car il juge le cartel incapable de répondre au bond de la demande, notamment chinoise, attendu plus tard cette année. À New York, le cours du Light Sweet Crude pour livraison en avril a franchi la barre des 57 dollars le baril pour la première fois de son histoire, grimpant jusqu’à 57,50 dollars. À Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a également enchaîné les records historiques, dépassant les 56 dollars pour la première fois et se hissant jusqu’à 56,15 dollars. Vers 19h10, les cours progressaient de 24 cents à 56,70 dollars à New York et 59 cents à 55,47 dollars à Londres. Les prix du pétrole ont bondi de 43 % à Londres et 37 % à New York depuis le début de l’année. Ajustés à l’inflation, ils restent toutefois bien en dessous des 80 dollars (en dollars d’aujourd’hui) atteints après la révolution iranienne de 1979. En augmentant son plafond de production de 500 000 barils par jour à 27,5 millions de barils par jour (mbj) mercredi, et en promettant de le relever encore, l’Opep espérait rassurer le marché et faire baisser les prix. Au contraire, ceux-ci ont pris leur envol et rien ne semblait pouvoir les arrêter jeudi, pas même les promesses du président de l’Opep, le Koweïtien cheikh Ahmed al-Fahd al-Ahmed al-Sabah, que le cartel produirait plus de 30 mbj (hors Irak) en fin d’année, contre 27,7 mbj actuellement. Car plus l’Opep augmente son offre, plus elle se rapproche de sa capacité maximale de production et devient vulnérable à toute perturbation de l’approvisionnement ou toute envolée de la demande. « L’Opep a créé ses propres problèmes : elle a sous-investi dans des capacités de production pendant tellement longtemps que maintenant que la demande décolle vraiment, elle n’est pas capable de produire plus de pétrole », explique Bruce Evers, analyste à la banque Investec. « Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même », estime-t-il, évoquant la perte d’influence du cartel sur le marché pétrolier. Les analystes considèrent que l’Opep peut encore produire entre 1 et 1,5 mbj supplémentaires au maximum, dont moins de 1 mdb immédiatement, grâce aux seules capacités de l’Arabie saoudite. Le marché estime ces capacités insuffisantes pour répondre à la demande, qui, après un petit fléchissement au deuxième trimestre, devrait repartir de plus belle aux 3e et 4e trimestres. « Si l’Opep accroît sa production à l’orée du deuxième trimestre, lorsque la demande chute normalement de 2 mbj, quelle munition lui restera-t-il en fin d’année lorsque la demande sera de 3 à 4 mbj plus élevée ? » s’interroge ainsi Deborah White, analyste à la Société générale. D’autant que la Chine, deuxième consommateur mondial après les États-Unis, prévoit de se constituer ses propres réserves stratégiques de pétrole à partir du mois d’août, voire plus tôt, en utilisant ses larges réserves en devises. Pékin voudrait dans un premier temps se constituer des réserves de 100 millions de barils, avant de les porter à 400 millions de barils, selon les analystes. « Où va-t-elle trouver ce pétrole ? » se demande Bruce Evers. « C’est une demande supplémentaire que le marché aura vraiment du mal à satisfaire », souligne-t-il. Le seul espoir, concluent les analystes, c’est que les stocks des pays consommateurs se renflouent et servent de « coussin de sécurité » contre une éventuelle pénurie de brut.

Les prix du brut ont battu record sur record hier, le marché continuant à ignorer superbement la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d’augmenter sa production car il juge le cartel incapable de répondre au bond de la demande, notamment chinoise, attendu plus tard cette année.
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