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Bahia Hariri annonce la prochaine formation d’un comité de suivi national pour l’application de Taëf (photo)

C’est par un discours particulièrement émouvant que la députée Bahia Hariri a clôturé hier les allocutions des piliers de l’opposition, place des Martyrs : « Nous sommes venus pour jurer que nous ne permettrons à personne de porter atteinte à notre unité et à notre volonté de poursuivre notre marche vers l’avenir que tu nous a tracée ; et que nous allons lutter en faveur d’un Liban souverain, libre et indépendant, sans nous entretuer pour notre pays. Pour que le Liban soit, comme tu l’as voulu, une patrie pour tous, au-dessus de tous : une patrie de vie », a affirmé Mme Hariri, qui a adressé son discours à son frère Rafic. Articulant son intervention sur certains thèmes-clefs du parcours, de l’œuvre et du discours politiques de Rafic Hariri, la députée a d’abord évoqué l’unité nationale. « À ceux qui ont peur pour les Libanais d’une division, nous affirmons : l’interdiction des divisions ne se fait pas par la peur et le repli sur soi, mais en allant de l’avant, vers la rencontre, la vérité et l’avenir », a-t-elle affirmé, appelant à faire échec aux « velléités de discorde », « surtout celles qui proviennent des responsables ». Ces derniers « sont devenus des correspondants étrangers qui évoquent nos conflits, nos divisions, la précarité de notre unité, nos combats fratricides. Nous les appelons à avoir pitié de la responsabilité qui leur incombe et à la décharger de leur poids ». « Le peuple libanais, dans toutes ses composantes (...) fera tomber vos prétentions et vos illusions. Les appels pour que les Libanais libres se replient et aillent se cacher dans leurs maisons pour laisser la place à ceux qui commettent des vilenies sont rejetés. Les Libanais ne sont pas terrorisés par la vilenie et les criminels. Les Libanais ne succomberont pas, comme en 1975, au stratagème qui les incite à abandonner leur patrie aux fauteurs de troubles », a-t-elle poursuivi. Bahia Hariri s’est engagée à rester fidèle à ceux qui se sont tenus au côté du courant de l’ancien Premier ministre. « Nous n’abandonnerons pas l’ensemble des forces de l’opposition, sans exception. Ce sont nos amis et nos alliés. Je mets la main dans celle de chacun d’entre eux, individuellement, pour que nous fassions ensemble le serment de continuer pour réaliser ce sur quoi nous nous sommes entendus », a ajouté Mme Hariri, plaidant en faveur d’une commission d’enquête internationale pour faire la vérité sur l’assassinat de l’ancien chef de gouvernement. Concernant l’accord de Taëf, dont Hariri était l’un des artisans et qu’il a désormais « signé avec son sang », Bahia Hariri a indiqué : « Cet accord qui a uni les Libanais, nous te promettons que nous n’en changerons aucun mot, et que nous rendrons à ses clauses, qui ont été violées, la considération qu’elles méritent. Nous te promettons que, dans les jours qui viennent, nous annoncerons la formation d’un comité de suivi national pour l’application de Taëf, représentant l’ensemble des Libanais, pour que ce document s’incarne dans la réalité. Nous ne voulons pas retourner au point zéro, comme ils le veulent. Le dialogue a eu lieu, Taëf est devenu la Constitution, et il convient désormais de rechercher les moyens d’appliquer le consensus, et non de rechercher un nouvel accord (…). Nous ne céderons pas : nous appliquerons Taëf quels que soient les défis. » Mme Hariri a par ailleurs plaidé en faveur du droit au retour des Palestiniens et à l’édification d’un État palestinien dont la capitale serait Jérusalem, exhortant les Arabes à se tenir aujourd’hui aux côtés du Liban. Évoquant les « sacrifices » consentis par Hariri, les « nombreuses entorses à sa volonté et à ses convictions comme la prorogation par fidélité pour les frères et pour empêcher leur déroute au Liban », la députée a exprimé sa gratitude à la Syrie, tout en plaidant en faveur d’un Liban libre et indépendant qui puisse être aux côtés de Damas. Faisant allusion à la lutte de l’ancien Premier ministre en faveur de l’État de droit, Mme Hariri a rejeté « l’État sécuritaire vindicatif », soulignant que l’opposition « ne reculera pas devant sa revendication d’obtenir la démission des chefs des services de sécurité, auquels le peuple a le droit de demander des comptes ». Remerciant « les amis de Rafic Hariri dans le monde », la députée leur a demandé « d’aider les Libanais à faire face aux défis qui se présentent à eux et à protéger le peuple libanais, pour qu’il ne devienne pas une proie entre les mains des responsables, qui le menacent du chaos, protègent les criminels et empêchent la vérité d’éclater au grand jour et le procès de ces criminels ». Pour ce qui est des combats de Hariri au Parlement, Bahia Hariri a souligné que la lutte pour une loi électorale équitable se poursuivra au Parlement et que « le report des élections ne sera pas permis, par respect pour la volonté du peuple libanais à choisir ses représentants ». Plaçant ensuite l’unité nationale qui s’est faite autour de la sépulture de Hariri dans la continuité de la libération, elle a indiqué : « Nous représentons aujourd’hui et ici le président Nabih Berry, sayyed Hassan Nasrallah et tous les résistants nationaux, partis et individus, qui sont présents dans nos cœurs. Nous sommes déterminés à construire avec eux l’avenir du Liban. Le Liban a deux résistances : la résistance à l’occupation et la résistance aux ennemis de la reconstruction, de l’essor et de l’édification de l’État moderne et sûr, qui garantisse au Liban un rôle de pionnier dans son environnement et de par le monde. Les Libanais ont gagné leurs batailles : contre l’occupation, contre la destruction et contre les ennemis du Liban ». Elle a rappelé dans ce cadre que le Liban serait le dernier pays à signer un traité de paix avec Israël. En larmes et la voix brisée par l’émotion, Bahia Hariri a achevé son discours par une pensée à la famille de Rafic Hariri, avant de faire prêter à la foule un serment d’allégeance « au Liban, patrie unique, libre, souveraine, indépendante ». « Nous te promettons que nous serons loyaux envers Beyrouth, ville de liberté et de loyauté, capitale de tous les Libanais et de l’ensemble du Liban », a-t-elle conclu.

C’est par un discours particulièrement émouvant que la députée Bahia Hariri a clôturé hier les allocutions des piliers de l’opposition, place des Martyrs :
« Nous sommes venus pour jurer que nous ne permettrons à personne de porter atteinte à notre unité et à notre volonté de poursuivre notre marche vers l’avenir que tu nous a tracée ; et que nous allons lutter en faveur...