Repli syrien vers la Békaa, mais pas de calendrier pour le retrait total La rue en ébullition à Beyrouth, Damas temporise Au centre-ville, le même cri : « Vérité, souveraineté » Au centre-ville, le même cri : « Vérité, souveraineté » (photo)

C’est au rythme du slogan « Vérité, souveraineté » scandé à Beyrouth par une foule de plus en plus nombreuse à manifester pour revendiquer le rétablissement de l’indépendance libanaise, que s’est tenu hier à Damas le sommet libano-syrien. Au cours de cette réunion, les présidents Émile Lahoud et Bachar el-Assad ont douché tous les espoirs et n’ont décidé qu’un simple repli des forces syriennes vers la Békaa, avant la fin mars, même s’ils ont tenu à préciser que cette démarche est en application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qui exige un retrait total des troupes syriennes. Les autorités des deux pays se sont ensuite fixé un mois après la fin du repli pour commencer à établir le calendrier-programme du retrait total, qui devrait englober les services de renseignements, selon une source officielle syrienne. Ce repli a commencé, timide, hier. Le flou entourant le délai prévu pour un retrait total laisse à la Syrie une marge de manœuvre qu’elle mettrait à profit pour préserver son influence au Liban dans la perspective des législatives. Le communiqué libano-syrien stipule, entre autres, une accélération de l’exécution des accords et des projets bilatéraux. Au Liban, les conclusions du sommet sont loin de satisfaire une population qui s’impatiente. Alors même qu’aucune grève n’avait été décrétée, une foule en ébullition, formée de centaines de milliers de patrons, de cadres, d’employés, d’étudiants et de familles, s’est rassemblée place des Martyrs pour exiger le départ immédiat des troupes syriennes, avant de marcher jusqu’au lieu du crime.