Un adolescent blessé par balles à Saïfi

Charbel Ghanem, 18 ans, a été blessé par balles hier soir, vers 21h, dans le secteur de Saïfi, non loin de la place des Martyrs où se tenait le sit-in quotidien des opposants, par une personne armée à bord d’une voiture arborant le drapeau d’un parti libanais. Ghanem a été transporté à l’Hôtel-Dieu, où un médecin des urgences a indiqué à L’Orient-Le Jour que le jeune homme avait été atteint à la hanche, mais qu’il allait mieux, que sa tension avait baissé et qu’il n’était pas en danger. Il devait encore passer des examens avant que les médecins ne décident si une intervention chirurgicale s’imposait. Plus tard dans la soirée, des sources sécuritaires ont affirmé avoir identifié trois individus dans une voiture Cherokee, d’où avaient été tirés les coups de feu. Les forces de l’ordre les poursuivaient encore en soirée. Cette même source avait indiqué peu avant que « l’incident a eu lieu à 21h, dans le secteur de Saïfi, quand, à partir de deux voitures arborant des drapeaux de partis différents, des passagers se sont lancé des propos provocants ». Selon cette même source, « un coup de feu est parti de l’une des voitures, blessant le nommé Charbel Ghanem à la hanche, ce qui a requis son transport à l’hôpital ». Interrogé sur l’incident, le député opposant Pierre Gemayel a affirmé que, selon les informations dont il disposait, « il n’y avait pas eu de provocation de la part du blessé et de ses compagnons », ajoutant qu’apparemment, le jeune homme se préparait à rejoindre le sit-in. « D’ailleurs, a-t-il poursuivi, quelle provocation mériterait qu’on blesse une personne par balles ? » M. Gemayel a souligné que le drapeau placé sur la voiture des assaillants serait celui du mouvement Amal. « Mais il m’est difficile de croire que ce sont effectivement des membres d’Amal qui se sont comportés de cette façon, a-t-il estimé. Que faisaient-ils dans la région ? C’est louche. À mon avis, il s’agit d’une action des services de renseignements, qui cherchent à faire éclater des conflits et à démobiliser la population. Qui d’autre a la capacité de faire cela et qui pense à employer de telles méthodes ? » M. Gemayel a insisté sur le fait que la manifestation d’aujourd’hui était maintenue. « Nous suivons cette affaire de près, a-t-il ajouté, mais à qui se fier ? Ils montent des barrages pour empêcher les gens de rejoindre les sit-in, et personne ne protège la population. »