Un développement « positif » pour l’UE, Israël « déçu »
Washington et Paris soulignent les « insuffisances »
de la déclaration syrienne
le 06 mars 2005 à 00h00
Les réactions internationales au discours du président syrien Bachar el-Assad annonçant un retrait de l’armée syrienne du Liban ont reflété les ambiguïtés du discours du chef de l’État syrien.
Le département d’État américain a jugé « insuffisants » les propos du chef de l’État syrien, regrettant de n’avoir « pas entendu les mots : retrait immédiat et complet ».
« Il n’y avait rien de neuf dans ce discours, nous avons déjà entendu ces propos dans le passé », a ajouté le porte-parole adjoint du département d’État Adam Ereli.
« Ce que nous demandons, c’est un retrait immédiat des troupes étrangères du Liban », a-t-il rappelé. « C’est le centre de la résolution 1559 et nous attendons l’application de cette résolution. Nous n’avons pas entendu cela dans le discours de M. Assad. »
Le Quai d’Orsay
Pour sa part, le gouvernement français attend que la Syrie « retire intégralement ses troupes et ses Services du Liban dans les meilleurs délais », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Nous prenons acte de l’annonce par le président de la République syrienne de sa décision d’appliquer la résolution 1559 », souligne le communiqué.
Paris attend « également un appui sans réserve des autorités syriennes et libanaises à la mission d’enquête des Nations unies sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri » et souhaite « la mise en place rapide au Liban d’un gouvernement et la tenue d’élections libres et transparentes sous le contrôle d’observateurs internationaux. Nous avons confiance dans la capacité du peuple libanais à s’unir et à se déterminer librement », ajoute le communiqué du Quai d’Orsay.
L’UE salue un
« développement positif »
L’Union européenne a accueilli avec prudence l’annonce par le président Bachar el-Assad d’un retrait syrien progressif du Liban, qualifiée à Bruxelles de « développement positif ».
« Cette annonce est un développement positif s’il s’agit d’une mesure menant à un retrait complet parce que ce serait très important pour la paix et la stabilité de la région », a déclaré une porte-parole de l’UE.
Le Caire et Moscou saluent
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a salué l’annonce du président syrien Bachar el-Assad du redéploiement des forces syriennes au Liban.
M. Aboul Gheit a exprimé la satisfaction de son pays à l’issue d’une rencontre avec un parlementaire russe Mikhaïl Marguilov, selon un responsable du ministère égyptien des Affaires étrangères.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Hani Moulki, en visite en Israël, a déclaré que la demande de retrait des forces syriennes du Liban formulée par la communauté internationale « n’était pas négociable. »
Israël déçu
Israël a exprimé sa déception de la promesse du président syrien Bachar el-Assad de redéployer ses troupes au Liban et a souligné la nécessité d’un retrait total des forces syriennes.
« L’ensemble de la communauté internationale, quelques pays arabes et bien sûr Israël réclament l’application complète de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu qui appelle à un retrait total de toutes les forces syriennes du Liban », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom.
« Ceci permettra (la tenue) d’élections libres et démocratiques au Liban et permettra au peuple libanais de choisir ses propres représentants, de mettre en place un État indépendant », a-t-il déclaré.
Selon M. Shalom, une telle démarche pourrait « dans l’avenir conduire le peuple et l’État vers une meilleure compréhension d’Israël et, peut-être, vers une paix avec l’État hébreu. »
De son côté, le vice-Premier ministre israélien Shimon Peres a qualifié samedi de « dérobade » l’annonce par la Syrie de son retrait progressif du Liban.
Ryad et le Canada
Ryad a accueilli favorablement l’annonce syrienne d’un redéploiement au Liban.
Le Canada, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Pierre Pettigrew, a déclaré : « Nous demandons avec insistance aux autorités syriennes de revoir leur position et de proposer un plan ferme pour le retrait de leurs troupes. »
Les réactions internationales au discours du président syrien Bachar el-Assad annonçant un retrait de l’armée syrienne du Liban ont reflété les ambiguïtés du discours du chef de l’État syrien.
Le département d’État américain a jugé « insuffisants » les propos du chef de l’État syrien, regrettant de n’avoir « pas entendu les mots : retrait immédiat et complet ».
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