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Actualités

De fils et de ficelles

De l’extraordinaire défilement d’images qui traversent le Liban, il y a au moins une qui restera dans toutes les mémoires : le Tripolichinelle, pantalon sur les chevilles, rendant les armes au moment où Istiz Nabeuh tirait une gueule de cinq pieds de long au point d’en avaler son micro. Deux stars fanées : l’un tel un ectoplasme assommé par la baffe populaire qu’il venait de se prendre dans les grandes largeurs, l’autre s’étranglant de rage en prétendant qu’il n’a pas été consulté. Il a pu ainsi mesurer son influence. Quand on pense aux formidables talents d’équilibriste que le baron de Aïn el-Tiné a pu déployer depuis qu’il avait lui-même signifié à Hariri la décision syrienne de le lâcher, puis les trésors de niaiseries sucrées qu’il a répandus au Parlement pour faire avaliser le choix du laborieux Omar… Mais c’était sans compter avec les foutraques de la bombinothérapie. Depuis, le paysage politique a basculé et le Déshérité haut perché, tout comme Lao Tseu, cherche encore sa voie. Le vent tourne parfois trop vite, même pour les plus célèbres girouettes. Il n’empêche : il nous manque déjà, ce gouvernement avec son paquet de ministres au-dessous du niveau de la mer. Omar, d’abord, cet « homme de peu », avec son argumentation pitoyable à géométrie variable sur la 1559 et l’armée libanaise. Ses partisans lui ont quand même fait un triomphe à Tripoli. Après cette puissante pensée, ils auraient même acclamé un réverbère ! On regrettera aussi le sympathique Adnane Addoum, qui a eu la lumineuse idée de faire comparaître Marwan Hamadé alors que ce dernier était encore intubé aux soins intensifs. Mais c’est connu, l’homme a toujours préféré les rigueurs du code de procédure pénale à la finesse du code du savoir-vivre. Un autre, qui laissera un vide insondable, c’est bien le guilleret Assem Kanso. À la recherche d’un emploi après la Berezina de lundi, il ne lui restera plus qu’à présider le club de chasse du Hermel, son caillou natal. L’aventure, c’est l’aventure ! Dommage, les Libanais garderont la nostalgie de ces marionnettes dont les fils visibles jusqu’à Damas étaient brusquement devenus de grosses ficelles. Gaby NASR
De l’extraordinaire défilement d’images qui traversent le Liban, il y a au moins une qui restera dans toutes les
mémoires : le Tripolichinelle, pantalon sur les chevilles,
rendant les armes au moment où Istiz Nabeuh tirait une
gueule de cinq pieds de long au point d’en avaler son micro. Deux stars fanées : l’un tel un ectoplasme assommé par la baffe populaire qu’il venait de se...