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Seuls, en famille ou entre amis pour passer la nuit

Tony est arrivé au centre-ville avec son fils Marco et son neveu Jean à 21 heures. Les trois ont passé leur nuit à circuler. À 1 heure, Tony voulait partir. Ce sont les jeunes qui l’accompagnaient qui l’ont retenu. Tony est venu au centre-ville « pour défendre une cause, pour l’unité nationale et pour être là quand ils vont nous expulser », dit-il. Marco qui a 14 ans, qui n’a jamais vécu la guerre et qui est aussi enthousiaste que son père, explique : « Je suis au courant de ce qui s’était passé avant. On m’a raconté des choses sur la guerre. Je me sens aussi concerné que les personnes plus âgées. » Otor est venue de Aïn-Mreissé à 23h30. Tout au long de la nuit elle est restée assise, non loin de la tribune. Blonde, la quarantaine, elle indique qu’elle s’est fait opérer d’un cancer, le 31 janvier dernier, mais que depuis la mort de Rafic Hariri, elle se rend tous les soirs place des Martyrs. « C’est mon devoir d’être là. Même si c’est contre l’avis de mon médecin, je suis incapable de rester à la maison car c’est maintenant qu’il faut bouger », dit-elle. Samia a 67 ans. Elle est venue seule de Médaouar, laissant son mari malade à la maison. C’est la première fois que Samia passe la nuit hors de chez elle. Assise sur une chaise en plastique et enveloppée d’une couverture grise, elle martèle qu’elle est au centre-ville « afin de faire partie du combat pour l’indépendance ». Claude et Edgar, accompagnés de leurs trois enfants âgés entre 16 et 12 ans, ont décidé dès 17 heures dimanche de passer la nuit au centre-ville. Alors que ses filles dorment à même le sol, Claude qui n’a pas fermé l’œil de la nuit explique : « Je veux que mes enfants vivent dans un pays indépendant et souverain. » Beaucoup de manifestants, trop jeunes pour avoir des enfants, qui ont passé la nuit de dimanche à lundi dans le centre-ville, ont répété cette phrase. Jeunes militants, passant la plupart de leurs soirées depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre à la place des Martyrs, ils considèrent les choses avec un peu plus de légèreté. Comme une centaine d’autres jeunes, Joseph est chargé par les organisateurs de ramasser les ordures laissées par la foule. Muni d’un grand sac en plastique noir, il lance : « Je suis prêt à faire ça au quotidien si les Syriens quittent le Liban. »
Tony est arrivé au centre-ville avec son fils Marco et son neveu Jean à 21 heures. Les trois ont passé leur nuit à circuler. À 1 heure, Tony voulait partir. Ce sont les jeunes qui l’accompagnaient qui l’ont retenu. Tony est venu au centre-ville « pour défendre une cause, pour l’unité nationale et pour être là quand ils vont nous expulser », dit-il. Marco qui a 14 ans, qui n’a...