Trois députés et plusieurs responsables de l’opposition dorment sur place

On comptait notamment parmi les personnalités présentes, l’ancien ministre des Finances Fouad Siniora, les députés Nayla Moawad, Ghinwa Jalloul, Atef Majdalani, Nabil de Freige, Akram Chéhayeb, Ahmed Fatfat et Pierre Gemayel, ainsi que Carlos Eddé, Toufic Hindi et Élie Karamé. Nora Walid Joumblatt et Joyce Amine Gemayel ont passé toute la nuit à la place des Martyrs, tantôt se reposant sur des chaises en plastique, tantôt circulant parmi les manifestants. Trois députés sont restés sur place jusqu’au lever du soleil : Ahmed Fatfat qui se rendait par intermittence dans sa voiture pour piquer un somme « afin d’être en forme pour la séance parlementaire », explique-t-il. Akram Chéhayeb, qui a également réussi à dormir quelques instants dans sa voiture garée non loin de la foule. Il s’est levé peu avant 5 heures pour contempler avec un grand sourire de triomphe la foule qui était toujours présente, avec ses drapeaux libanais. Pierre Gemayel est resté éveillé toute la nuit. Vers 4 heures, il a quitté quelques instants le centre-ville pour ramener le petit déjeuner à ses partisans. « Ce mouvement se préparait depuis septembre dernier, mais l’opposition avait décidé à l’époque de ne pas descendre dans la rue », indique-t-il. « J’ai la chance, soixante ans après l’indépendance du Liban, d’assister à une nouvelle bataille de l’indépendance », dit-il indiquant qu’il est très impressionné « de voir cette foule de chrétiens, de musulmans et de druzes se rassembler pour un même combat ». Le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, a tenté en vain de piquer un somme sous la grande tente, non loin de la mosquée Mohammed el-Amine. Protégeant ses yeux de la lumière avec le drapeau libanais, il précise qu’il n’a pas passé une telle nuit en plein air depuis son service militaire en 1976. Entouré de jeunes du BN, qui lui ont prêté une couverture et un sac à dos pour qu’il le transforme en coussin, il indique qu’il éprouve « un immense sentiment de liberté » et qu’il est en train de « communier avec un peuple qui lutte pour retrouver sa souveraineté ».