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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ancien ministre met en garde contre des « développements imprévus et dangereux » Le maintien du gouvernement ou sa démission ne changeront pas grand-chose, affirme Fouad Boutros

L’ancien ministre Fouad Boutros a estimé hier que la situation est « délicate » et « requiert une prise de conscience profonde de la part de l’ensemble des Libanais ». Dans une entrevue à la radio la Voix du Liban, M. Boutros a mis en garde contre « des développements imprévus et dangereux, voire tragiques, qui risquent de faire perdre à certains la raison ». Il a en outre affirmé que « le maintien du gouvernement ou sa démission ne changeront pas grand-chose », soulignant que le report ou la tenue des élections à la date prévue ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. « Si nous en sommes arrivés à ce stade, c’est notamment à cause de notre propre attitude plus que celle des autres », a indiqué l’ancien ministre en déplorant le fait que « nos responsables politiques sont déconnectés de la réalité libanaise ». « C’est nous qui sommes au départ à même de préserver l’intérêt du Liban », a-t-il dit, avant d’ajouter que « par la suite, les uns et les autres ont commencé par avoir des visées déterminées au Liban ». Et M. Boutros de s’étonner que 15 ans après la signature des accords de Taëf, « il n’y a eu aucune initiative de négociation et d’échanges de points de vue entre les autorités libanaises et syriennes ». Il a ainsi reproché aux responsables libanais de n’avoir jamais soulevé cette question avec la Syrie, sachant que celle-ci « a tout intérêt à maintenir un état de fait qui lui permet de s’ingérer partout pour mieux contrôler la situation ». Évoquant les moyens de parvenir à une véritable unité nationale, il a indiqué que celle-ci ne saura se réaliser que sur la base d’une entente et d’un dialogue franc, qui n’occulterait aucune question essentielle. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité pour les Libanais de « faire preuve d’une volonté réelle d’indépendance, d’une vision claire et d’une dose de sagesse pour pouvoir résoudre le problème de la résolution 1559 et la question des accords de Taëf ». À la question de savoir quel type d’initiative pourrait sauver le Liban et protéger la Syrie tout en rectifiant les relations entre les deux pays, M. Boutros a répondu, en se demandant s’il existe véritablement quelqu’un au Liban qui serait capable de prendre une telle initiative. « Le Liban est profondément divisé entre l’opposition, les loyalistes et les autres, et rien ne semble les rapprocher en vue d’une telle initiative », a-t-il souligné, en relevant que le climat n’est pas propice à un tel changement. Selon lui, l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri a « brouillé les cartes » et a soulevé des questions auxquelles il est difficile de répondre. Il a en outre affirmé que la demande de démission du gouvernement, formulée par l’opposition qui réclame la désignation d’une nouvelle équipe chargée d’effectuer les élections, « n’est pas chose facile », d’autant que la mission de l’Exécutif n’est pas « d’effectuer les élections, mais de les superviser ». D’ailleurs, a ajouté l’ancien ministre, « l’administration qui gère le scrutin ne dépend pas du gouvernement, mais d’autres courants qui dépendent à leur tour d’autres personnes ». Interrogé sur les éventuelles conséquences d’un report des élections, il a estimé qu’« à la lumière des menaces qui fusent de part et d’autre, il est indispensable de trouver un équilibre entre les positions » qui se polarisent de plus en plus, affirmant que le report aussi bien que la tenue des élections ont à la fois leurs avantages et leurs inconvénients.
L’ancien ministre Fouad Boutros a estimé hier que la situation est « délicate » et « requiert une prise de conscience profonde de la part de l’ensemble des Libanais ».
Dans une entrevue à la radio la Voix du Liban, M. Boutros a mis en garde contre « des développements imprévus et dangereux, voire tragiques, qui risquent de faire perdre à certains la raison ». Il a en outre...